La superstar française du hand Nikola Karabatic comparaît en appel à partir de lundi à Montpellier avec 15 autres prévenus pour des paris liés à un match présumé truqué du MHB en 2012, une affaire révélée par France 3. Prévu jusqu'au 2 décembre, ce procès promet d'être hors norme.
La superstar française du hand Nikola Karabatic comparaît en appel à partir de lundi à Montpellier avec 15 autres prévenus pour des paris liés à un match présumé truqué en 2012, une affaire qui lui avait valu une amende de 10.000 euros pour escroquerie en première instance.
Prévu jusqu'au 2 décembre, le procès, qui se tiendra exceptionnellement dans la salle d'assises de Montpellier promet d'être hors norme avec 16 prévenus, dont l'icône du handball français, une vingtaine d'avocats et plusieurs dizaines de journalistes.
Au total, en première instance en juillet 2015, le tribunal correctionnel de Montpellier avait reconnu coupables 16 prévenus, poursuivis pour escroquerie ou complicité d'escroquerie, et leur avait infligé des amendes allant de 1.500 à 30.000 euros.
Pas de peine de prison en première instance
Aucune peine de prison n'avait en revanche été prononcée, contrairement aux réquisitions. Aux côtés de Nikola Karabatic, son frère Luka avait été condamné à 15.000 euros d'amende et leurs compagnes Géraldine Pillet et Jennifer Priez, à 10.000 euros d'amende, chacune.
Considérés comme les pivots de cette affaire, le joueur serbe Mladen Bojinovic et le buraliste Nicolas Gilet avaient été condamnés aux amendes les plus élevées soit 30.000 euros. Les prévenus sont accusés d'avoir "trompé la société Française des Jeux" (FDJ) pour "la déterminer à remettre une somme totale de l'ordre de 300.000 euros aux gagnants".
"Faire un peu de fric"
Le coeur de l'affaire porte sur des paris passés à hauteur de plus de 100.000 euros et à la cote de 2,9 contre 1 sur le résultat à la mi-temps d'un match disputé et perdu en mai 2012 par le club mené par Nikola Karabatic, Montpellier, face au club de Cesson.
Montpellier était alors déjà sacré champion de France, tandis que Cesson luttait pour éviter la relégation en division inférieure. Nikola Karabatic et deux autres joueurs, le Slovène Dragan Gagic et le Tunisien Issam Tej, ont toujours nié avoir parié.
Leurs co-prévenus ont reconnu en revanche en première instance l'avoir fait sur des "critères sportifs" pour "faire un peu de fric", mais sans volonté de truquer la rencontre. Nikola Karabatic est notamment accusé d'avoir fait miser par sa compagne Géraldine Pillet la somme de 1.500 euros sur la défaite de Montpellier à la mi-temps.
"On a voulu faire tomber Nikola Karabatic. On essaie de le raccrocher de gré ou de force à ce dossier, c'est absurde !", avait dénoncé la défense en première instance. Son frère et sa compagne n'avaient pas non plus ménagé leurs efforts pour disculper le double champion olympique et triple champion du monde et d'Europe.
Ces tentatives n'avaient pas convaincu le tribunal, qui n'avait pas cru non plus à sa version d'un retrait d'argent de 1.500 euros - la somme misée par sa compagne - pour payer des vacances un mois plus tard.
L'image de Nikola Karabatic écornée
L'affaire avait sérieusement écorné en France l'image de Nikola Karabatic, comparable à ce que Zinedine Zidane ou Tony Parker sont au football et au basket. Agé de 32 ans, le joueur, de père croate et de mère serbe, arrivé en France à l'âge de 4 ans, et passé par le centre de formation de Montpellier, a été désigné à deux reprises, en 2007 et 2014, meilleur joueur de la planète.
La tourmente suscitée par les soupçons de match truqué avait poussé en 2012 les frères Karabatic à quitter Montpellier pour le club français moins renommé d'Aix-en-Provence. Un an plus tard, à l'été 2013, Nikola s'était exilé seul au prestigieux FC Barcelone. Depuis juillet 2015, les deux frères jouent ensemble au PSG.
La Française des Jeux, la Ligue nationale de handball, Montpellier Handball, Montpellier Agglomération Handball et la Fédération française de handball se sont constituées parties civiles dans ce procès.
Les prévenus encourent cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende ainsi que l'interdiction pendant 5 ans d'exercer l'activité professionnelle ayant permis l'infraction.