La bourse accordée par l'Europe au jeune chercheur montpelliérain Cyrille Violle est à la hauteur de l'enjeu : 1,5 million d'euros pour étudier une quinzaine de variétés de plantes indispensables à l'homme (blé, riz et maïs). Objectif : améliorer leur résistance au réchauffement climatique.
Cyrille Violle est écologue au Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS) de Montpellier. Il vient de décrocher le gros lot. Il a en effet été sélectionné parmi les rares lauréats auxquels l'Europe a délivré une bourse exceptionnelle : 1,5 million d'euros pour mener à bien un projet de recherche innovant sur les plantes cultivées et leur nécessaire adaptation au réchauffement climatique.Un projet nommé "contraintes"
Priver les plantes d'eau pour étudier leur comportement et leur évolution. Le principe semble simple. Il est au coeur des recherches de Cyrille Violle. A terme il s'agit de pouvoir adopter de nouveaux schémas de sélection des plantes. Des schémas qui ne seraient plus basés sur la seule amélioration des rendements, mais aussi sur les capacités de survie des végétaux étudiés face à des conditions climatiques difficiles.
C'est ainsi que le jeune chercheur a déjà développé sa méthode de recherche. Sous une serre du CNRS, une écophysiologiste de l'INRA de Montpellier, Florence Volaire, "maltraite" pour Cyrille des plantes destinées à l'alimentation animale. L'expérience porte sur une vingtaine de variétés provenant du Maroc et de la Norvège pour les plus éloignées. Il s'agit notamment d'étudier comment les plantes utilisent (et développent) leurs racines pour trouver de l'eau.
1,5 million d'euros pour cinq ans de recherches
Grâce à sa bourse, le jeune chercheur montpelliérain va pouvoir embaucher toute une équipe de scientifiques et de techniciens sur son projet planifié sur 5 ans. Il va également pouvoir acheter le matériel nécessaire à ses expériences.
Le projet de recherche porte sur une quinzaine de variétés de blé, riz et maïs ainsi que sur des plantes destinées au bétail. A terme, il pourrait s'avérer crucial pour l'alimentation future de l'humanité. Un enjeu auquel l'Europe a été sensible à juste titre.
Florent Hertmann et Bruno Pansiot-Villon ont rencontré le boursier chanceux au CNRS de Montpellier.