Des chercheurs de l'Université Autonome de Barcelone vont tester pendant 4 ans un vaccin contraceptif sur la population de sangliers de la frontière franco-espagnole. Objectif : lutter contre la prolifération de ces animaux qui ravagent les cultures et se rapprochent dangereusement des villes.
Et si la solution contre la prolifération des sangliers venait de nos voisins catalans ? L'Espagne va réaliser cette année le tout premier test d'envergure d'un vaccin contraceptif pour lutter contre l'explosion de la population mondiale de sangliers et leur migration vers les zones urbaines, où ils trouvent facilement de quoi se nourrir. Résultat : une multiplication des accidents et des dégâts dans les cultures.
Une phase d'essai de 4 ans à la frontière franco-espagnole
Ce projet est dirigé par Manel Lopez-Bejar, de la faculté vétérinaire de l'Université Autonome de Barcelone en Catalogne. L'essai, d'une durée de 4 ans, commencera au mois d'août, avec des vaccinations de sangliers pouvant aller jusqu'à 100 individus, dans 4 municipalités au nord de Barcelone, près de la frontière française. Cette zone semi-urbaine est pratiquement fermée et les sangliers sont déjà suivis par transmetteurs.
Ce vaccin, qui inhibe les hormones de reproduction, a été développé aux Etats-Unis pour lutter contre la surpopulation de cerfs de l'Etat de Virginie. Dans une première phase, les chercheurs évalueront l'efficacité du vaccin et dans la seconde, ils étudieront s'il a permis de stabiliser la population de sangliers.
Une population de sangliers en constante augmentation
Les spécialistes explorent la voie de la contraception des espèces sauvages parce que la chasse à elle seule ne permet pas de réguler les populations. En effet, une espèce chassée de façon intensive, bénéficiant de plus d'espace et de ressources alimentaires pour se reproduire, peut retrouver son niveau de population initial, voire croître, selon Manel Lopez-Bejar. "On chasse tous les ans plus de d'animaux mais la population mondiale ne cesse d'augmenter", souligne-t-il.
D'autres moyens de lutte à l'étude
Cependant, la contraception ne peut être selon lui qu'un moyen parmi d'autres pour réguler la population de sangliers, avec la chasse, une meilleure gestion des forêts (leur habitat naturel) afin qu'ils y trouvent une alimentation suffisante, et l'éducation des populations urbaines pour qu'elles ne les nourrissent pas.