Fermeture du plan incliné d'Arzviller : une catastrophe économique et touristique

Au lendemain de l'annonce par Voies navigables de France de la fermeture "au moins jusqu'à la fin 2014, du plan incliné de Saint-Arzviller (Moselle), les acteurs économiques qui vivent en grande partie d tourisme sont catastrophés.

Les 100.000 visiteurs annuels vont se réduire comme l'an dernier à une peau de chagrin cet été 2014 et pour tous ceux qui vivent du tourisme c'est une véritable catastrophe qui se renouvelle après l'impact douloureux sur le plan financier et en terme d'image pour tout le secteur de Lutzelbourg et Arzviller. Une nouvelle fois bloquées en amont et aval du plan, les pénichettes ne pourront donc pas utiliser cet ascenseur à bateaux unique en Europe et vieux de 45 ans. Et ceux qui souhaitent relier l'Alsace à la Lorraine vont désormais devoir faire un détour incluant plusieurs dizaines d'écluses avec à la clé un surcoût de carburant parfois non négligeable.

C'est la conséquence de la rupture d'un essieu au niveau du bac lors de la réparation de la panne intervenue le 10 juillet dernier qui provoque à nouveau pour une longue période la fermeture du plan incliné de Saint-Louis Arzviller situé en Moselle-Est sur le canal de la Marne au Rhin (voir notre article d'hier). Au moins 10 mois de travaux seront nécessaires, voire plus selon Guy Rouas, le directeur territorial de VNF à Strasbourg, cité par les Dernières Nouvelles d'Alsace (article payant), jeudi 17 juillet 2014.

Une catastrophe touristique et économique

La situation la plus grave économiquement est pour les hôteliers-restaurateurs et l'association touristique du plan incliné. Les retombées locales du tourisme sont, en année normale, évaluées à cinq millions d'euros par an pour une fréquentation moyenne de 100 à 150.000 visiteurs sur le site et son secteur...

L'association touristique du plan incliné, qui affiche déjà un déficit de 200.000€ après la fermeture forcée de 2013,  va mettre 13 salariés au chômage technique en raison de cette fermeture de longue durée. L'an dernier, l'activité d'accueil avait été maintenue, "mais ce n'est plus possible financièrement cette année" à annoncé Marcel Lantz, le président de l'association.
Conséquence, pas de visites guidées cet été, ni de petit train touristique. Des décision drastiques destinées à éviter la faillite. La luge d'été, elle restera ouverte, du mardi au dimanche.

De son côté, Marc Corriger, le patron de l'hôtel des Vosges à Lutzelbourg (Moselle), condamne cet "abandon du site" par l'association et estime que "la fermeture pure et simple par l'association est criminelle."
Pour lui, plus d'accueil de tourisme c'est la condamnation de tous les acteurs économiques dont l'activité est basée sur la fréquentation touristique. Lui-même réalise 60% de son chiffre d'affaire annuel avec le tourisme fluvial et estimait en mars dernier avoir perdu de 18 à 25% de son chiffre d'affaire l'an dernier. Il demandait il ya quelques semaines une réflexion sur une vraie politique touristique de secteur mais jeudi 17 juillet 2014, il lance un appel à l'aide aux différents acteurs politiques et à VNF et demande une réunion de concertation "pour réfléchir comment réagir et trouver une solution pour maintenir le flux de visiteurs sur le site et donc dans les commerces environnants."

Du côté des loueurs de bateaux, c'est également l'inquiétude. Interrogé par les DNA, Jean-Michel Zorn, président de l'association des loueurs de bateaux d'Alsace, Lorraine et Ardennes s'attend à une "saison très difficile" en raison de la désaffection probable, comme en 2013 d'une partie des 20.000 touristes fluviaux annuels du nord-est. 8.000 à 8.500 bateaux de plaisance empruntent chaque année le canal et le bac du plan incliné. Auxquels s'ajoutent une cinquantaine de bateaux de commerce qui transitent chaque année par l'ouvrage et sont à nouveau contraints à de longs détours pour livrer leurs marchandises.

Carte de localisation :

 

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