Environ 80 éleveurs laitiers de l'Aveyron se sont réunis lundi soir devant la préfecture de Rodez. Alors que le prix du lait était au même moment en discussion à Bruxelles et que l'Union européenne a annoncé de nouvelles mesures, ils sont venus dire à l'Etat de mettre fin à la sous-production.
Va-t-on vers une nouvelle crise laitière ? Les éleveurs, en tout cas, le redoutent...
Lundi soir, alors que Bruxelles devait justement annoncer des mesures à même de stabiliser les prix, 80 agriculteurs aveyronnais se sont rassemblés devant la Préfecture de Rodez, à l'appel de la FDSEA et des JA.
Une délégation a été reçue, qui a répété au représentant de l'Etat que la profession ne pouvait se satisfaire de cette sous-production "organisée".
Un an après la fin des quotas laitiers, les producteurs réclament la mise en place d'une nouvelle régulation pour faire face à la concurrence mondiale. Beaucoup d'agriculteurs travaillent actuellement à perte. Et ce sont près de la moitié des exploitations françaises qui sont fragilisées.
La Commission européenne a mis de nouveau la main à la poche pour tenter de soutenir le marché laitier déprimé depuis des mois et, plus généralement, un secteur agricole
en crise, en débloquant lundi une nouvelle enveloppe de 500 millions d'euros.
Depuis la fin des quotas laitiers au printemps 2015, les prix du lait dans l'UE ont plongé, laissant les producteurs dans l'incapacité de couvrir leurs coûts.
Une précédente série de mesures - un premier "paquet" de 500 millions d'euros déjà, dévoilé en septembre, et complété par des mesures supplémentaires en mars - n'avait pas eu l'effet escompté ni sur la production, trop abondante, ni sur les prix, poussant producteurs et Etats membres à réclamer à corps et à cri une nouvelle intervention de Bruxelles.
Cette fois, "l'objectif final est d'observer une reprise des prix payés aux agriculteurs dont ils ont bien besoin, pour qu'ils puissent continuer à vivre de leur travail", a souligné le commissaire européen à l'Agriculture Phil Hogan dans un communiqué.
Le budget prévisionnel 2017 sera amendé pour prendre en compte ces nouvelles mesures.
"Les producteurs français laitiers ne veulent pas que leurs aides soient conditionnées à une réduction de la production", a réagi Xavier Beulin, président de la FNSEA, estimant que la France avait fait sa part et que l'Europe du Nord devait maintenant s'y atteler.
Voir ici le reportage de Régis Guillon et Eric Proenca, de France 3 Quercy-Rouergue :