Le bureau fédéral du PS 31 a adopté à l'unanimité une résolution où les socialistes du département se prononcent contre la mesure de déchéance de nationalité voulue par le gouvernement et le chef de l'Etat contre les terroristes binationaux. Le PS 31 propose une mesure d'indignité nationale.
La déchéance de nationalité, pour les socialistes de Haute-Garonne, c'est non ! Le bureau fédéral de l'une des plus importantes fédérations départementales du PS en France a en effet adopté à l'unanimité ce vendredi une résolution défavorable à cette mesure voulue par le Président de la République et le Premier Ministre, plaçant ainsi sur ce sujet les socialistes de Haute-Garonne en opposition par rapport à l'exécutif.
Cette résolution, où chaque mot a été pesé, commence par l'affirmation du soutien des socialistes du département au gouvernement pour la lutte contre le terrorisme : "Nous, socialistes, tenons à affirmer notre entier soutien au Président de la République, au Premier Ministre et au gouvernement dans la lutte qu'ils ont engagée contre le terrorisme".
C'est un peu plus loin que ça se gâte : "Alors que le gouvernement, sous l'impulsion du Président de la République, souhaite que s'ouvre au parlement et dans l'ensemble du pays un débat sur la possibilité d'étendre la déchéance de nationalité aux citoyens nés Français et jouissant d'une autre nationalité, nous tenons à affirmer sans ambiguïté notre opposition à cette mesure".
Pour les socialistes de Haute-Garonne, "la République n'est pas soluble dans la démocratie. La notion de nationalité est intrinsèquement liée à celle d'égalité et c'est fort de ce fondement que nous ne pouvons accepter la mesure évoquée par le Président de la République. Cette mesure reviendrait à consacrer la création de deux catégories de Français".
Le PS 31, souhaite donc que cette proposition "soit remplacée par une mesure comme l'indignité nationale".
Selon nos informations, cette résolution adoptée par le PS 31 émane du souhait des militants de terrain, dans les sections, de vouloir débattre de ce sujet. Elle a été proposée aux voix lors de la réunion du bureau fédéral à la mi-journée vendredi.
Le bureau fédéral, c'est un peu le gouvernement du PS de Haute-Garonne. Il est présidé par le premier secrétaire fédéral, Sébastien Vincini. On y retrouve toutes les sensibilités du PS. Les parlementaires en sont membres de droit mais ne participent pas au vote.
Dans le département de la Haute-Garonne, les personnalités PS sont divisées sur ce sujet. Le président du Conseil départemental Georges Méric y est opposé, tout comme le député Kader Arif, pourtant proche de François Hollande, sa collègue Cathy Lemorton ou le sénateur Claude Raynal. En revanche, les députés Gérard Bapt, François Imbert et Patrick Lemasle y sont favorables. Le député Christophe Borgel ne s'est pas encore prononcé, tout comme la députée, et désormais présidente de la Région, Carole Delga.
La proposition de révision de la Constitution pour y introduire la déchéance de nationalité pour les binationaux divise la classe politique. Les socialistes, notamment, sont pour le moins troublés de voir cette proposition, issue du prisme idéologique de l'extrême-droite ou d'une partie de la droite, reprise à son compte par l'exécutif.