Une cinquantaine de sans-abri ont planté leur tente devant la veille sociale à Toulouse. Le 115, submergé de demandes d'hébergement, ne répond quasiment plus aux appels.

Une quinzaine de familles, dont une majorité de femmes et d'enfants, viennent d'installer un campement devant la veille sociale du quartier Saint-Cyprien à Toulouse. Ce site est le siège du 115, numéro d'urgence pour les personnes sans abri. Il ne répond quasiment plus aux appels depuis plusieurs semaines, faute de places dans des centres d'hébergement. Au quotidien, 3500 appels arrivent au standard de la veille sociale, saturé... Les travailleurs sociaux du site prennent en charge 10% au téléphone. Mais ils ne parviennent pas à toujours trouver des solutions d'hébergement pour ceux qui ont eu la chance de les joindre... Loin de là.

En vidéo, le reportage Pascale Lagorce et Jean-Pierre Duntze

Une cinquantaine de personnes ont installé un campement devant les locaux de la veille sociale.

80 à 95% de refus d'hébergement

Seuls 10% des personnes qui ont eu un échange téléphonique avec la veille sociale peuvent accéder à un hébergement temporaire. "On en est à 80 à 95% de refus sur le 115" explique Sylvie Fernandez, représentante du personnel à la veille sociale. Pour l'association Droit au Logement, l'Etat ne fait pas appliquer la loi. D'après son porte-parole en Haute-Garonne, François Piquemal :

En 2013, il y avait 4344 logements qui étaient réquisitionnables selon la loi. Jusqu'à ce jour, on n'en a pas vu un de réquisitionné.


Les tensions sont de plus en plus fréquentes. En trois semaines, ils ont dû appeler trois fois la police pour faire évacuer l'entrée des locaux, les sans-abri ne voulant pas retourner à la rue à l'heure de la fermeture des bureaux. Depuis la fin de l'hiver, la veille sociale dit constater une augmentation des demandes de publics très fragiles...


"Je ne sais pas si les gens savent mais le conseil départemental a cessé de prendre en charge les mères avec des enfants de moins de trois ans depuis le 12 avril donc ça fait beaucoup de familles qui se retrouvent dans le désarroi le plus complet, à ne pas savoir où dormir" mentionne encore Sylvie Fernandez. Les salariés n'en sont pas à leur première alerte. Ils demandent à l'Etat de prendre en compte cette recrudescence des demandes d'hébergement. A Toulouse, 940 places d'hébergement et 120 places en hôtel sont mises à disposition par les pouvoirs publics. 



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