Le classement des enseignants en fonction de leur position sur la réforme du collège était une "faute" selon la rectrice

Un projet de classement des enseignants de certains collèges en fonction de leur position sur la réforme du collège a été révélé. Les syndicats étaient vent debout. La rectrice parle d'une faute d'un inspecteur. 

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Les enseignants de collège de l'académie de Toulouse ne seront pas classés dans trois catégories concernant leur attitude vis-à-vis de la réforme du collège engagée par la ministre de l'éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Après la vive polémique déclenchée par la révélation d'un système de classement présentée dans le cadre d'une formation le rectorat d'académie a indiqué ce mercredi soir que cela résultait d'une faute d'un inspecteur de l'éducation nationale qui a été convoqué par la rectrice Hélène Bernard.

Trois catégories

Tout a commencé par la parurtion d'une information de l'agence spécialisée AEF : les services du rectorat ont proposé la semaine dernière aux chefs d'établissements qui le demandent, essentiellement dans les collèges où la réforme risque d'être compliquée à mettre en place, un "outil de pré-repérage" qui consistait notamment à classer les enseignants et les membres du conseil pédagogique en trois catégories : 
  • "opposants, rebelles, hostiles, irréductibles"
  • "attentistes, passifs, indifférents, indécis"
  • "progressistes, proactifs, convaincus, avocats, relais"

Pas de fichage nominatif​ mais...

Elément important, ce classement était anonyme. Il s'agissait seulement pour les principaux des collèges où la situation est "tendue" de "jauger" dans leur établissement la proportion d'enseignants favorables, indifférents ou opposés à cette réforme.
Mais pour certains syndicats enseignants cette méthode repose sur des "sondages" des enseignants un par un par les chefs d'établissements et équivaut donc à un fichage nominatif. D'autant que l'outil en question incluait également sur les chiffres des grévistes lors de la journée d'action contre la réforme du collège du 17 septembre dernier.

"Le syndrome France Télécom"

Cette information a fait bondir les syndicats enseignants. "Jamais on aurait imaginé qu'on en arriverait là à l'Education Nationale, indique Bernard Schwartz du SNES Haute-Garonne, opposé à la réforme. Ça nous rappelle les mauvaises heures de France Télécom. Surtout cela confirme la tendance que l'on avait déjà vue il y a quelques mois lors du conflit du collège Bellefontaine à Toulouse (NDLR : des professeurs avaient été mutés d'office et une enseignante a fait une longue grève de la faim avant d'obtenir sa réintégration), où là-aussi on avait idenfifiés les meneurs d'un mouvement social pour les sanctionner ensuite".
De son côté le SNALC-FGAF "dénonce avec la plus grande vigueur de telles méthodes, qu'il croyait réservées aux dictatures... Mais il ne s'étonne plus de rien dans l'académie de Toulouse (...) qui ne cesse de vouloir être à la pointe de toutes les expérimentations, surtout les plus désastreuses". Il demande donc à la rectrice "de s'expliquer sans délai sur les pratiques annoncées à l'AEF concernant la formation à la réforme du collège, qui contreviennent aux libertés les plus élémentaires".
Les organisations syndicales doivent se réunir jeudi à Toulouse pour tenter d'adopter une position commune. "Pour le moment, explique Bernard Schwartz, il n'y a que dans l'académie de Toulouse que l'information a filtré, mais on ignore encore si c'est une consigne nationale".

Pour la rectrice, il s'agit d'une "faute" d'un inspecteur

Mais coup de théâtre ce mercredi soir. Toute la journée nous avons sollicité les services de la rectrice pour obtenir des explications et une réaction. C'est finalement par le biais d'un communiqué qu'Hélène Bernard a réagi : 
"A été porté à la connaissance du rectorat un document préparé et présenté par un inspecteur lors d’une journée de formation à la réforme du collège, le 23 septembre 2015 à Toulouse. 90 inspecteurs, chefs d’établissements et professeurs étaient réunis dans ce cadre.
S’il n’était pas question de fichage - contrairement à ce que certaines allégations ont pu laisser entendre - il n’en demeure pas moins que ce document est contraire à l’esprit du plan de formation mis en place dans l’académie de Toulouse.
Dès lors qu’elle en a eu connaissance, la rectrice a convoqué l’inspecteur qui a commis cette faute afin d’en tirer toutes les conséquences.
Le plan de formation académique repose sur la confiance aux établissements et aux personnels éducatifs. Il consiste en une appropriation locale des enjeux par une démarche participative". 


Vidéo : le reportage de Guillaume Bertrand et Frédéric Desse
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