La start-up Take Eat Easy vient d’être placée en redressement judiciaire. La société belge qui organisait la livraison de repas à domicile, employait 4500 coursiers dans les grandes villes d’Europe, dont une centaine à Toulouse.
C’était la start-up pionnière, la vitrine de « l’uberisation des services ».En quelques mois, des centaines de cyclistes siglés aux couleurs de la marque avaient envahi les rues de Toulouse et des grandes métropoles européennes. L'aventure a pris fin cette semaine, par un mail collectif envoyé sans préavis aux salariés.
#Restaurant | Le service de livraison #écolo @TakeEatEasy_FR en #vélo ouvre à #Toulouse https://t.co/jWJDHF9VNm pic.twitter.com/ObZYmgDm8M
— Emmanuel Guibert (@EmmanuelGuibert) 29 février 2016
Un va-et-vient incessant de livreurs de repas à domicile
Si certains vantaient une success story entrepreneuriale audacieuse, d’autres voyaient les prémisses de l’émiettement du travail et une forme d’esclavage moderne néo-libéral avec des salariés obligés d’adopter le statu d’auto-entrepreneur.
« En une année, nous avons connu une croissance mensuelle de plus de 30 %, franchi le cap du million de commandes, accru notre portfolio de restaurants partenaires de 450 à 3 200 et notre base de clients de 30 000 à 350 000 et, malgré ça, nous sommes aujourd'hui en redressement judiciaire », regrette Chloé Roose, une des fondatrices de Take Eat Easy, dans une lettre publiée mardi sur le site de l’entreprise.
Malgré une croissance à faire pâlir certaines entreprises, Take Eat Easy n’était pas parvenu à équilibrer ses dépenses et ses profits. La marque avait dû lancer plusieurs levées de fonds pour se maintenir à flot mais avait échoué au bout de la troisième campagne. Avec une rentabilité de 2,5 euros par livraison et un temps de livraison moyen de 28 minutes, la start-up belge, qui employait 4500 personnes, devait aussi faire face à une concurrence rude.
D’autres sociétés s’étaient positionnées sur ce secteur, comme Deliveroo (basé au Royaume-Uni) et Foodora (Allemagne).
Cette mort subite laisse des milliers de partenaires dans l'incertitude, les coursiers, qui ne seront sans doute pas payés pour le mois de juillet, mais aussi les restaurateurs qui collaboraient avec la société.