Dans un ouvrage intitulé "Atlas de la France toxique", paru mercredi 4 mai 2016, l'association Robin des Bois dresse un état des lieux des nombreuses zones à risques, en matière de pollutions, sur le territoire français. La ville de Toulouse y est épinglée, tout comme Marseille ou Lyon.
Un fleuve pollué sur dix kilomètres
Plusieurs "pollutions" toulousaines ont attiré l'attention des "enquêteurs" de l'association Robins des bois. 38 sites sont en tout répertoriés.Pour commencer, le chapitre consacré à la ville rose dans l'Atlas de la France toxique évoque la Garonne, un fleuve qui, comme beaucoup d'autres, est pollué (sur 10,5 kms) par les PCB, les polychlorobiphényles mais également par le perchlorate d’ammonium. Les poissons n'y sont donc pas comestibles.
Eco-quartier ?
Egalement visé, l'éco-quartier qui a vu le jour sur l'ancien site de la Cartoucherie. Voici ce qu'en dit l'Atlas de la France toxique : "Le polygone de la Cartoucherie a été en partie reconverti en Zénith, pôle universitaire, hôtelier et funéraire au début des années 2000. L’habitat était alors exclu à l’aplomb des sols et des eaux plombés. Aujourd’hui, les scrupules sanitaires ont disparu, 3 100 appartements se vendent sur plan. Les premiers habitants s’installent dans un climat de guerre froide. Plus de 60 000 obus ont été retirés des sols. Cinq fois plus qu’attendu…"Un sous-sol suspect
Toujours selon les Robins des Bois, les "bétonneurs" n'ont à Toulouse aucun scrupule à construire des immeubles sur des tonnes de déchets enfouis. Du temps des très nombreux sites industriels prospères de la ville, aujourd'hui disparus pour la plupart.Les établissements accueillant des personnes dites "vulnérables" sont-elles à l'abri ? Pas si sûr, selon l'Atlas de la France toxique. "Soixante-huit crèches et écoles ont été diagnostiquées à Toulouse. Vingt et une sont considérées comme saines, 44 ne posent pas en l’état de problèmes mais à la condition impérative de veiller au bon état des dalles et autres revêtements qui empêchent le transfert des polluants à l’intérieur des bâtiments. Trois établissements ont dû faire l’objet de mesures correctives".
Le "gros" dossier des ballastières
Le chapitre consacré à Toulouse évoque également la problématique des ballastières, "un legs militaire dans quatre étangs en bordure de la Garonne plus connus sous le nom des « ballastières de Braqueville ». Des milliers de tonnes de nitrocellulose y ont été immergées après la fin de la Première Guerre mondiale. Le stock a été utilisé pendant la seconde guerre mondiale mais les ballastières ont été ànouveau remplies après 1945.Les poudres de nitrocellulose sont désormais des déchets ; sorties de leurs contenants, elles se sont répandues dans les fonds. Cent vingt mille tonnes de vases, de graviers et de débris végétaux sont contaminées.
Un aléa climatique pourrait exposer fortement cette zone, déjà très impactée par l'explosion de l'usine AZF en 2001, zone qui est toujours voisine d'une usine classée Seveso (Héraklès, ex-SNPE) et qui accueille aujourd'hui l'oncopôle, soit des milliers de médecins et de patients.
Pour finir, Toulouse est également sujette aux pollutions atmosphériques, sonores et radioactives mais là, rien que de très banal, comprend-on, pour une grande ville française...
L'association Robin des Bois se défend de vouloir faire un hit-parade des villes les plus polluées mais souhaite que les habitants desdites villes soient informés et en mesure, éventuellement, d'interpeller leurs élus àce sujet.