Comment réagir face aux engagements radicaux des adolescents ? Pour répondre à cette question, une dizaine de sociolgues et psychiatres ont animé un colloque national organisé au théâtre des Mazades, à Toulouse, ce vendredi 11 mars.
Un colloque national pour évoquer les questions de radicalisation chez les adolescents ? Une première en France. Ce vendredi 11 mars, environ 500 personnes ont assisté à une série de conférences au Théâtre des Mazades à Toulouse. Pour la plupart, des professionnels venus chercher des explications et des conseils.
Qui sont ces jeunes qui se radicalisent ? Quels sont les processus menant à des formes d'emprise mentale ? Différents chercheurs, dont la sociologue Isabelle Sommier et le philosophe Eric Deschavanne, ont apporté tour à tour leur contribution.
Un public de professionnels
Pour écouter ces théories et réflexions, des centaines de professionnels, dont principalement des travailleurs sociaux. Margaux Simssi est "chargée de mission laïcité et valeurs de la République" à la caisse d'allocation familiale. Un poste créé juste après les attentats du 13 novembre au Bataclan. "La création de ce poste est la preuve qu'il y a une réelle prise de conscience de la part des pouvoirs publics. La CAF n'a pas qu'une mission de financement."Pour Margaux, chargée de faire un état des lieux des actions menées en Midi-Pyrénées, venir à ce colloque est une évidence :
Nous avons besoin de réflexion et de recul par rapport à l’actualité", confie la jeune femme.
Dans le public, une multitude de psychologues comme Paule Laperrière, rémoise. Elle a fait le déplacement spécialement pour ce colloque :
"Mardi, j'ai rendez-vous avec une famille dont l'adolescente est dans une situation d'emprise morale. Je ne suis pas venue ici pour chercher des réponses, mais pour revoir ma méthode. C'est le cas de toutes les personnes présentes ici."
En parler pour mieux réagir
Remettre en question la méthode de travail des professionnels en contact direct avec des adolescents en mal-être, c'est l'objectif principal de ce colloque. Fabienne Faure, pédo-psychiatre à l'ARPADE (Association de prévention et d’aide face aux dépendances et aux exclusions) en est sûre "il faut que nous tentions de comprendre ce nouveau mal qui frappe les adolescents. Si on ne peut pas comprendre, il faut au moins savoir réagir. "
Coralie Salan, éducatrice spécialisée surenchérit : "Je suis directement confrontée à des adolescents et si un jour l'un d'entre eux est une situation d'emprise mentale, je ne saurai pas comment me comporter. Je suis venue me former en quelques sortes."
Quels conseils à donner aux parents ?
En Midi-Pyrénées, 350 à 550 signalements de radicalisation ont été recensés depuis 2014. Des chiffres alarmants, d'autant plus qu'environ 15% de ces signalements concernent des mineurs. Alors, quel comportement adopter lorsque son propre enfant est touché par ce fléau ?Le docteur Marcelli, pédo-psychiatre toulousain et président de la Fédération nationale des Ecoles de Parents et d'Educateurs (FNEPE), donne quelques conseils pour détecter un adolescent en perte de repères et le prendre en main :