Le gouvernement programme la mort à long terme des trains de nuit. Il se désengage de 6 des 8 lignes existantes. dans notre région, seule la ligne "Paris-Rodez-Latour-de-Carol" est préservée. La présidente de la région LRMP demande au gouvernement de revoir son projet.
Le gouvernement a clarifié vendredi sa feuille de route pour les trains Intercités, lourdement déficitaires, en annonçant un appel d'offres pour renouveler le matériel existant sur 3 des 22 lignes tout en passant une commande séparée à Alstom et en programmant la mort lente des trains de nuit.Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies organisait un point d'étape sur l'avenir des Trains d'équilibre du territoire (TET), plus connus sous leur
nom commercial Intercités, dont le déficit devrait dépasser 400 millions d'euros en 2016 et dont la fréquentation a baissé de 20% depuis 2011.
Depuis la signature d'une convention en 2010 entre l'Etat et la SNCF, l'Etat peut intervenir directement sur la bonne marche de ce réseau et de subventionner ces trains chroniquement déficitaires. Il existe 22 lignes de jour et 8 lignes de nuit.
Alain Vidalies a confirmé que l'Etat investirait 1,5 milliard d'euros pour renouveler le matériel roulant sur 4 lignes jugées "structurantes", qui ont du potentiel sur le plan économique, en lançant un appel d'offres pour du matériel roulant à au moins 200km/h sur trois d'entre elles (Paris-Limoges-Toulouse, Paris-Clermont Ferrand, Bordeaux-Toulouse-Marseille).
Concernant les trains de nuit, qui représentent 25% du déficit alors qu'ils ne transportent que 3% des passagers, le gouvernement annonce son désengagement de 6 des 8 lignes existantes. Il préserve cependant Paris-Briançon et Paris-Rodez-Latour-de-Carol, également déficitaires, mais qui ont la particularité de ne pas présenter d'offre alternative de transport suffisante.
Il lance toutefois un "appel à manifestation d'intérêt" pour permettre à d'éventuels opérateurs ferroviaires de proposer de "nouveaux schémas d'exploitation innovants". Autrement dit une ouverture à la concurrence. Les résultats de cet appel seront annoncés le 1er juillet 2016.
Pour ce qui est de l'avenir des 18 autres lignes TET de jour, le préfet François Philizot remettra le résultat de sa mission de concertation avec les nouvelles régions d'ici mai. Certaines lignes pourraient "être reprises par les régions.
En vidéo, le reportage d'Eric Coorevits et Marc Lasbarrères
Pour la présidente de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, l'Etat doit revoir sa copie
La présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées Carole Delga n'a pas manqué de réagir, via un communiqué : " Si je me satisfais de voir les lignes Paris-Rodez et Paris-Toulouse-Latour-de-Carol maintenues, je ne peux accepter l'abandon par l'Etat des lignes Paris-Toulouse-Cerbère et Paris-Toulouse-Tarbes-Hendaye qui constitue un coup porté à la desserte de la Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées" a-t-elle déclaré.
"Je considère en effet que ces lignes ont une véritable utilité sociale. La nouvelle Région que je préside est aujourd'hui le parent pauvre de la grande vitesse, en attendant le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) et la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP). Cela justifie, plus encore, le maintien des dessertes de nuit alors que, faut-il le rappeler, c'est l'essence même des TET de pallier ces déséquilibres territoriaux. Je demande aujourd'hui au gouvernement que ces solutions soient réellement et rapidement réétudiées."