L'ancien curé de Bollezeele arrêté en 2012 sera jugé par la cour d'assises du Nord le 12 janvier prochain. Il devra répondre de centaines de viols et agressions sexuelles commis sur des mineurs depuis les débuts de sa carrière de prêtre dans les années 1970.
Une trentaine de victimes ont été identifiées par la brigade de recherches de gendarmerie de Dunkerque. Philippe Detré avait été arrêté en juillet 2012 dans sa paroisse de Bollezeele. Il avait alors très vite reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Des centaines de viols et agressions sexuelles commis sur des enfants, dès le début de sa carrière de prêtre en 1972, dans toutes les communes du Dunkerquois où il a officié.
Le 12 janvier prochain, Philippe Detré, aujourd’hui âgé de 70 ans et originaire de Merville, devra répondre de ses actes devant la cour d'assises du Nord, selon une information de nos confrères de la Voix du Nord.
Tentative de suicide d'une victime en 2011
L'affaire a démarré en 2011 par une première dénonciation, sous forme de lettre anonyme adressée à Monseigneur Ulrich, alors archevêque de Lille. Une plainte était également déposée. Elle émanait d'une victime, qui, ne supportant plus de vivre avec son lourd secret, avait tenté de se suicider. Mais le procureur de Dunkerque avait décidé de classer l'affaire sans suite.Le parquet de Lille a alors repris l’enquête, apprenant que le frère de ce jeune homme avait lui aussi été abusé dès l’âge de 10 ans, à Loon-Plage et Dunkerque, entre 2000 et 2007. Il mettait en cause Philippe Detré.
Depuis, les enquêteurs ont identifié une trentaine de victimes. Des enfants et des jeunes garçons au profil toujours identique : des êtres fragiles dont les parents étaient défaillants, un handicapé mental.
Une trentaine de victimes identifiées
Tous ou presque racontent des dizaines de viols ou agressions sur leur personne. Certains ont été abusé lors d'un voyage à Lourdes, d'autres le soir de Noël. Les ardeurs de l'ecclésiastique étaient manifestement sans limites.Dans toutes les paroisses où il est passé, Philippe Detré a laissé des enfants meurtris. À Loos et à La Madeleine, au début de sa carrière, puis à Leffrinckoucke, Rosendaël, Dunkerque, Loon-Plage, Petit-Fort-Philippe, Merville, Bollezeele.
Face aux enquêteurs, le prêtre a reconnu la totalité de ses agissements, donnant même spontanément l’identité des victimes dont ceux qui l'interrogeaient n'avaient pas connaissance.