Le tuning existe encore. Et il veut se moderniser pour sortir de son image liée aux "jackys", caricaturés dans les années 2000. Une journaliste nordiste décrypte ce loisir, "la personnalisation automobile" dans un livre "La passion du tuning".
Le tuning, loisir ""ringard" pour les uns, passion "esthétique" pour d'autres. C'est le sujet du livre-enquête de Stéphanie Maurice : "La passion du tuning". Un loisir très pratiqué dans le Nord Pas-de-Calais au début des années 2000 et qui, aujourd'hui vit une crise : le nombre de clubs a été divisé par 3 en 15 ans. Le nombre de meetings diminue.
Mais les passionnés sont toujours là. L'auteure les a rencontrés tout au long d'une année. "Plongée dans l’univers des parkings aux côtés de ces fous de voitures capables de ne compter ni le temps ni l’argent pour transformer leur bolide, peut-on lire sur la note d'intention de l'éditeur. Donné pour mort, le tuning a de beaux jours devant lui. Dans le Nord, ce loisir populaire bat son plein au rythme de meetings attirant toutes sortes de passionnés qui cherchent la distinction et la classe par la personnalisation de leur véhicule. Le rêve automobile fait tenir quand la crise frappe."
"Un loisir ouvrier"
Stéphanie Maurice, journaliste -elle est notamment correspondante de Libération dans le Nord Pas-de-Calais, a choisi de parler "avec tendresse" du tuning, pour, dit-elle, "faire reculer les clichés" dans un livre intitulé "La passion du tuning" (Seuil) : "Les tuneurs ont été extrêmement caricaturés par les médias, explique Stéphanie Maurice dans Croix du Nord. On les a fait passer pour des gros beaufs qui dépensent tout leur argent dans une voiture ridicule. C'est un loisir ouvrier. Dans la moquerie du tuning, je vois un mépris de classe sociale. (...) On aime ou on n'aime pas bien sûr. Mais c'est leur labeur."La journaliste le reconnaît, au cours de son livre enquête, elle s'est beaucoup attachée aux tuneurs : "Ce sont des fous, des amoureux de la voiture. (...) Souvent ils travaillent dans les usines qui fabriquent les voitures ou dans les garages qui les réparent. C'est un joli pied de nez au taylorisme."
Vous pouvez lire les première pages de "La passion du tuning" en cliquant ici.