Cinq personnes ont été présentées à un juge d'instruction ce jeudi à Dunkerque pour avoir vendu à des restaurants, au noir et sans contrôle sanitaire, des bars pêchés près de la centrale nucléaire de Gravelines.
Pour les pêcheurs, le site est exceptionnel. Grâce à l'eau chaude rejetée par le système de refroidissement de la centrale nucléaire de Gravelines, les bars prolifèrent car il trouve ici une nourriture abondante, notamment des crabes, nous expliquent les habitués des lieux..
Mais certains pêcheurs avaient organisé un système très lucratif depuis sept ans déjà. "On en a vu beaucoup avec plusieurs glacières, c'est pas normal", observe-t-on sur place aujourd'hui. Selon le procureur de Dunkerque, un groupe d'une dizaine de pêcheurs attrapait entre 50 et 80 kg de poissons par jour. Du bar revendu "au noir" et sans suivi sanitaire à plusieurs dizaines de restaurants français et belges. Un vrai manque à gagner pour les professionnels. "C'est sûr que ces marchés parallèles là font du mal à la filière", déplore Philippe Nowé, président du comité départemental de pêche. "Mais bon, ce n'est pas d'aujourd'hui que ça dure. On connaît les trafics qu'il y a du côté de la centrale de Gravelines".
Stéphane Pruvot, un chef dunkerquois, nous a confié avoir été approché à plusieurs reprises. "On a pas mal de gens qui téléphonent pour ce qu'ils pêchent à la centrale nucléaire de Gravelines. Mais moi je ne les achète pas. Déjà, ce sont des poissons à moitié d'eau chaude. Ça ne vaut rien"
Au terme d'un an de surveillance, une dizaine de personnes ont finalement été interpellées mardi. Des pêcheurs, mais aussi un restaurateur étoilé de l'Oise. Cinq pêcheurs ont été présentés ce jeudi devant le juge d'instruction pour travail dissimulé Ils encourent trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.@f3nord