Les heurts entre migrants et policiers à Calais filmés par un riverain

Seize policiers ont été blessés la nuit dernière, lors de heurts près de la "jungle", où vivent plusieurs milliers de migrants. Une violence inédite qui a été filmée par un riverain.

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Aux jets de pierre répondent des tirs de lacrymogène. Les heurts qui ont eu lieu dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 novembre, entre 150 et 200 migrants et la police ont fait 16 blessés légers. Ils "souffrent de contusions, provoquées par des jets de pierres", précise à France TV info Johann Cavallero, du syndicat CRS Alliance. Un migrant érythréen a été légèrement blessé au visage vers 3h00, sans que l'on sache si cette blessure était liée aux violences de la nuit. Il a été transporté au CHR de Calais.

Que s'est-il passé ? Pourquoi ces heurts ? Selon les syndicalistes policiers, des migrants sont d'abord montés sur un pont, route de Gravelines, près de la Jungle et ont jeté une pierre, qui a frappé le pare-brise de son véhicule, côté passager. Le chauffeur routier roumain a alors appelé la police. Une fois sur place, les CRS ont été visés par des jets de pierres. Ils ont riposté en lançant plus de 200 grenades lacrymogènes. "On n'avait pas tiré autant de grenades depuis très longtemps", affirme Denis Hurth, du syndicat de CRS Unsa-Police. Les heurts ont duré de 23h à 1h du matin. 

"C'était la guerre !"

Une riveraine a vu ses heurts violents depuis sa fenêtre : "On a entendu un gros boum. On a été réveillés par le bruit. Mon gamin s'est mis à pleurer. Là on est montés de peur. On a vu tous les gyrophares. Ils ont commencé à jeter des pierres, qui ont atterri dans ma cour, sur ma maison. C'était la guerre !"
Ces violences inédites inquiètent les policiers et témoignent de la tension de plus en plus vive autour de la Jungle de Calais. "C'est la première fois que c'est aussi violent et qu'on a malheureusement autant de collègues blessés, a réagi à l'AFP Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Police-Force ouvrière dans le Calaisis. On est inquiets. Si un jour on a une révolte au sein du camp, ça va être la folie."

La préfecture affirme pourtant que le nombre de migrants est passé en quelques jours de 6 000 à 4 500. Mais personne, côté police et association, ne croit à ces nouveaux chiffres. 
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