ENQUETE. Comment les femmes migrantes (sur)vivent-elles dans les camps du Nord Pas-de-Calais ?

Les femmes, minoritaires dans les camps de réfugiés, affrontent la solitude et le risque d'agressions. Des associations se mobilisent pour leur venir en aide. 

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Être une femme parmi les réfugiés, c'est affronter des dangers supplémentaires. Elles seraient environ 400, dans les différents camps de réfugiés du Nord de la France, dont près de 250 à Calais. Dans ces camps, elle sont particulièrement vulnérables.

Des structures spécifiques ont été créées pour leur venir en aide, comme le centre d’hébergement Jules Ferry, juste à côté de la « jungle » de Calais. Géré par l’association La Vie Active, il voit surtout passer ces femmes. "Elles sont ici pour se reposer. Elles vont manger, prendre une douche… Et dès qu’elles sont prêtes, physiquement et parfois financièrement, elles partent." détaille Emma Dubreu, une éducatrice de l’association.

Bloquées à l'arrière

Erythréennes, Afghanes, Syriennes… La plupart ont fui la dictature ou la guerre, emmenant leurs enfants avec elles quand elles ont pu. L’Angleterre est leur seul but mais pour elles, ce pays tant convoité est encore plus difficile à atteindre. Elles restent parfois à l’arrière, attendant de pouvoir rejoindre un mari qui a réussi la traversée. "On sent aussi cette solitude, et on imagine la détresse que ça peut être", témoigne Flora Baubil. Elle est gynécologue et bénévole pour Gynécologie Sans Frontières, qui parcoure ces camps pour venir en aide aux femmes migrantes. L’association accompagne les femmes enceintes, qui seraient environ une quarantaine, mais soigne aussi toux, plaies ou infections.

Des risques d'agression multipliés

Dans ces camps où les hommes sont majoritaires, certaines sont contraintes de se vendre, pour payer la traversée. Les femmes vivent aussi dans la peur des agressions sexuelles. Adi, une migrante érythréenne, raconte une tentative de viol : une vingtaine d’hommes ont essayé de s’en prendre à elle et son amie, alors qu’elles revenaient au centre d'hébergement. Beaucoup de femmes se déplacent et dorment en groupe, pour se protéger mutuellement.
Dans le camp de Norrent-Fontes, les femmes seules se sont ainsi regroupées dans une cabane, construite par l'association Terre d'Errance, qui intervient dans cette "mini jungle" installée en plein champ, à un kilomètre d'une aire d'autoroute où les migrants tentent chaque soir de s'introduire dans des camions en partance pour l'Angleterre.

Prise en charge des enfants, prévention, soins... Les associations veulent aussi libérer la parole de ces femmes qui ont peu l’occasion de se confier. Les bénévoles se relayent pour donner de leur temps à cette cause, avec ou sans aide de l’Etat.
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