Calais : la colère des transporteurs routiers

Delphine Dubourg , Jean-Christophe Raczy

La rocade portuaire de Calais est victime chaque nuit d'assauts de migrants contre les poids lourd. Les transporteurs routiers expriment un ras-le-bol.

Tous les jours, Jérémy Didisse, chauffeur routier se rend au travail, la boule au ventre. En trois semaines, il a été agressé deux fois par des groupes de migrants en pleine nuit.

"Ils arrivent à plus d'une cinquantaine, ils se mettent devant le camion et menacent avec des troncs d'arbre", détaille-t-il. "La première fois, je revenais d'Angleterre, j'ai eu deux projectiles. Un qui a traversé le pare-brise, qui est passé à vingt centimètres de ma tête."

Dans une vidéo tournée vendredi dernier, on voit des migrants prendre d'assaut un camion en route vers l'Angleterre. Ceux-ci seront arrêtés dans l'heure qui suit. Une situation qui se reproduit chaque nuit aux abords du Port de Calais. Matériel et marchandises saccagés. Pour les transporteurs, le problème existera tant que la "Jungle" sera présente.

"On peut mettre toutes les barrières du monde, on peut les mettre jusqu'à Paris si on veut. Mais les migrants ont reculé. Ils installent depuis quelques semaines des barrages sur la rocade à la sortie de l'échangeur, entre l'échangeur et notre zone", explique Jean-Pierre Devignes, directeur d'une société de transport.

Usage limité pour les grenades lacrymogènes

Depuis plusieurs mois maintenant, les forces de l'ordre passent leurs nuits à disperser les migrants parfois à l'aide de grenades lacrymogènes, dont l'usage vient de leur être limité. Pour Gilles Debove, du syndicat Unité SGP Police FO, il n'est plus possible aux policiers d'intervenir : "[Le lacrymogène] permettait d'agir préventivement, de créer un nuage de fumée pour pouvoir enlever manuellement les barrages sur la rocade. On a toujours dit que ce n'était pas notre travail, mais on l'a toujours fait."

Les policiers n'interviennent désormais que sur appel de détresse. Pour mieux sécuriser le port, ils réclament le retour de l'éclairage sur la voie rapide et l'installation d'un mur végétalisé, pour fermer complètement l'accès.

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité