Mur "anti-intrusions" à Calais : la justice rejette la suspension des travaux

Le tribunal administratif de Lille a rejeté mardi la demande de la municipalité de Calais de suspendre la construction, commencée le 20 septembre, du mur "anti-intrusions" de migrants sur la rocade portuaire de la ville, trois semaines après la fin du démantèlement de la "Jungle".


La maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), a affirmé qu'elle "ne ferait pas appel" de cette décision, mais qu'elle demanderait "au président de la République qu'on démonte le mur".

Ce mur de 4 m de hauteur et 1 km de long, dont la grande partie a déjà été édifiée, prolonge les grillages déjà installés sur la rocade près du port. Financé par la Grande-Bretagne (2,7 millions d'euros), ce mur doit être végétalisé au printemps prochain côté circulation et vise à protéger à l'avenir la rocade des assauts de migrants voulant passer en Angleterre, s'ils revenaient à Calais malgré la destruction de la "Jungle".

Le tribunal saisi en référé lors d'une audience le 16 novembre a notamment fondé sa décision en estimant que le mur, "constitué d'éléments de béton préfabriqué", pouvait "être démonté" et "qu'ainsi le caractère irréversible de l'atteinte invoquée au paysage, qui au demeurant comprend, outre la zone agricole invoquée par la commune, une zone industrielle et une ligne à haute tension, n'est pas établi".

"Les maires n'ont plus de pouvoir sur leur commune"

Le juge administratif a également estimé que le flux de migrants depuis Calais n'allait pas "à court terme" se tarir et que dans ces conditions, le mur pouvait "prévenir les probables tentatives d'intrusions" en sécurisant la circulation routière "compte tenu de l'importance du trafic de camions". 

"Le tribunal a suivi le gouvernement. Je ne peux que constater que les maires n'ont plus de pouvoir sur leur commune. Le maire dans sa commune, sur son terrain, n'a plus de pouvoir à partir du moment où le gouvernement prend des décisions sans son accord et sans l'accord des élus du territoire", a expliqué Mme Bouchart.

L'élue compte "demander au président de la République qu'on démonte le mur, parce qu'on n'en veut pas, il détruit, il dénature, l'ensemble du littoral". Natacha Bouchart, initialement favorable à ce projet, avait estimé lors de l'annonce du démantèlement par les autorités en septembre que ce mur n'avait "plus lieu d'être".

L'érection du mur sera terminée mi-décembre "si les conditions météorologiques sont favorables", selon la préfecture.

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