Refus des traités de libre-échange, abrogation de la loi travail et instauration d'une "règle verte" limitant les prélèvements sur la nature figurent parmi les dix priorités du programme de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle choisies dimanche par ses soutiens, à Saint-André-lez-Lille (Nord).
Ces membres de la "France insoumise", le mouvement revendiquant 130 000 sympathisants créé pour porter la candidature du député européen, ont voté jusqu'à dimanche matin pour mettre en valeur dix des 357 mesures figurant dans le programme "l'Avenir en commun" présenté lors de leur première convention à Saint-André-lez-Lille, dans la banlieue de Lille. "Il s'agit de 10 mesures emblématiques qui serviront de support à la campagne, à partir desquelles on va fabriquer du matériel électoral, ça donne une idée de l'orientation générale du mouvement", a expliqué à la presse Charlotte Girard, coordinatrice du projet.
Le refus du traité de libre-échange en cours de négociations avec les Etats-Unis (Tafta) et celui déjà abouti avec le Canada (Ceta) arrive en première place, avec 48% des voix. Viennent juste après l'abrogation de la loi travail (43,5%) et l'instauration de la "règle verte", consistant à ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu'elle peut reconstituer (38,5%). La "refondation démocratique" des traités européens et, à défaut, l'application d'un "plan B" prend la quatrième place, et la mise en place d'un "plan de transition énergétique vers les énergies renouvelables par la sortie du nucléaire", la cinquième (36%). Un peu plus d'un tiers des votants (35,5%) souhaitent valoriser dans la campagne "le droit de révoquer un(e) élu(e)" et 35% le référendum pour engager le processus de réunion d'une Assemblée constituante. Ils ont été 33,5% à vouloir placer en priorité la "protection des biens communs", comme l'eau, l'air, le vivant ou la monnaie, et 31,5% à défendre la séparation des banques d'affaires et de détail et la création d'un pôle public bancaire.
Enfin, l'instauration d'un Smic mensuel à 1 300 euros nets et la revalorisation des salaires des fonctionnaires (28%) est la dernière mesure retenue comme priorité. "Ce que nous menons, c'est un processus révolutionnaire. Je ne peux pas être le président de la République qui applique ce programme sans que le peuple tout entier s'en mêle", a déclaré M. Mélenchon, cofondateur du Parti de Gauche, au début de son discours ce dimanche.