Réunissant 80 professionnels et acteurs économiques, le conseil régional organisait ce mercredi 29 mai une journée de réflexion sur le développement de l'aquaculture, l'une des principales ressources de la Basse-Normandie.
La demande mondiale des produits issus de l’aquaculture augmente. La consommation européenne et française également. Et pourtant, la production aquacole française baisse.
Un paradoxe qui ressemble à une opportunité à saisir pour notre région, d'autant qu'elle dispose déjà de sérieux atouts en la matière : des industries présentes sur la majorité des activités, une offre de formation complète du Bac Pro au master et des centres de recherche en pointe.
La production mondiale aquacole a augmenté de 35 % depuis 2006. Pendant ce temps, la production en France a diminué de 16 % alors que la consommation, elle, augmentait. Du coup, le taux d’importation est passé de 60 % à 80 % en 10 ans.
Au total, l’aquaculture représente 11 400 emplois en France dans 3 500 entreprises.
En basse-Normandie, elle est largement dominée par la conchyliculture qui représentent 3 000 emplois et compte deux écloseries dont la principale est la SATMAR.
Au-delà, elle réunit principalement une ferme aquacole "Saumon de France" dans la rade de Cherbourg, une écloserie SALMO spécialisée entre autres dans les alvins de saumons à Gonneville, une ferme aquacole écologique à Gefosse-sur-Mer et de nombreux élevages piscilicoles. Avec Filpromer, Nutrifish, Dielen, Manche Marée, Lequertier, Granvil’mer et Marée du Cotentin, sur les activités de transformation, la filière aquacole bas-normande est complète.
Parallèlement, plusieurs formations sont proposées dans la région : du Bac Pro au lycée Maritime et Aquacole de Cherbourg au Brevet Professionnel au CFPPA de Coutances, jusqu’au BTS, Licence et Master à Intechmer en passant par la formation d’ingénieur agro alimentaire de l’ESIX.
Si on ajoute des centres et laboratoires de recherche déjà en lien avec les industriels et les formations, tous les éléments nécessaires au développement d’une véritable filière aquacole sont réunis en Basse-Normandie.
C’est pourquoi la Région a réuni les différents acteurs concernés pour évoquer les actions à mettre en œuvre pour favoriser son développement.E
Elle propose de travailler avec l’ensemble de ses partenaires institutionnels, professionnels et scientifiques, à l’émergence d'un Centre Régional de l’Aquaculture.
Il s’agirait en fait d’un institut sans mur à l’instar du Centre de Référence sur l’Huître, qui réunirait les acteurs industriels et de la recherche en Basse-Normandie (Université de Caen – Basse-Normandie, Intechmer, le SMEL, Ifremer, les laboratoires départementaux…). et aurait vocation à assurer une meilleure diffusion des connaissances, à accompagner l’innovation scientifique, technologique et également la création ou le développement d’entreprises dans ce domaine.
Pour Daniel Lefèvre, président du comité régional des pêches, l'aquaculture est sans doute une alternative valable pour la sauvegarde de la ressource vivante en milieu marin, mais pas la seule.