Présenté comme étant "le plus gros projet industriel dédié aux énergies renouvelables en France", l'usine havraise est actuellement en construction et a reçu la visite de la ministre de la transition écologique.
La venue de Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, au Havre le 5 juillet 2021 (> lire plus bas) a confirmé l'importance, mais aussi la concrétisation d'un dossier industriel ancien, un temps menacé.
Le projet a été lancé il y a près de dix ans. Initialement, il était question, avec AREVA d'édifier au Havre plusieurs usines de construction et de maintenance d'éoliennes et de matériel pour les parcs éoliens en mer.
Mais en 2015, après des difficultés financières (5 milliards de pertes), AREVA (qui s'était associé ensuite à l'Espagnol Gamesa) a été contraint de recentrer ses activités dans le nucléaire.
Un an plus tard, le rachat de Gamesa par le géant allemand Siemens, a fait peser une menace sur la concrétisation de ce projet d'usine (et donc d'emplois) au Havre. En visite à Deauville, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait annoncé vouloir suivre le dossier et, malgré les changements d'actionnaires, soutenir le partenaire "le plus pertinent en terme industriel et en terme d'emplois."
Finalement Siemens-Gamesa confirma son intention de s'implanter au Havre, et un permis de construire fut déposé le 15 février 2019 pour une usine à l'emplacement de l'ancienne gare maritime du paquebot France.
Une usine bientôt opérationnelle
En 2021, la construction de l'usine est bien avancée et l'opération de recrutement a débuté.
Démarrée en 2020, la construction de l'usine Siemens-Gamesa doit durer 18 mois pour être opérationnelle au premier semestre 2022 avec les premiers emplois (sur les 750 prévus) avec pour objectif celui de livrer les premiers parcs éoliens en 2023.
La création d’une filière industrielle est un signal important pour l’économie d’un territoire. Avec une #PPE renforcée, c’est la pérennisation de cette filière #TransitionEnergetique qu’il faut assurer . #eolien #EMR https://t.co/dg8g5XsIJ4
— Agnes Firmin Le Bodo (@agnesfirmin) July 5, 2021
Le projet initial d'AREVA a été complètement revu par le nouvel opérateur, comme l'explique son président :
C'est un projet que Siemens-Gamesa a un peu révolutionné puisqu'on a changé de technologie. On a changé aussi la façon de construire les éoliennes, et donc l'usine. Et aujourd'hui c'est un projet qui commence à voir le jour et cela va générer énormément de retombées socio-économiques pour les territoires. Cela va surtout être un moteur de la transition écologique en France."
"S'inscrire dans la durée"
Répondant aux questions de notre journaliste Catherine Lecompte lors de la visite au Havre, le 5 juillet 2021, de la ministre de la transition écologique, le président de Siemens-Gamesa a précisé les enjeux économiques à long terme de cette usine.
Si elle doit équiper les premiers parcs éoliens de Fécamp et de Saint-Brieuc, elle doit pouvoir répondre aux futures commandes, au fur et à mesure des autres projets sur le littoral français :
"L'objectif c'est surtout d'avoir un outil industriel pérenne. Un outil qui puisse s'inscrire dans la durée, à la fois dans les territoires et avec nos salariés."
Donc, ce qui compte c'est surtout que les calendriers des projets d'appels d'offres lancés par le gouvernement soient maintenus et qu'on puisse avoir des perspectives à très long terme."
Le retard de la France dans l'éolien en mer
La visite au Havre, le 5 juillet 2021, de Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, sur le chantier de construction de l'usine d'éoliennes a confirmé l'importance stratégique de ce site industriel au niveau national.
Face à l'opposition aux déploiements de parcs éoliens en mer exprimée par certains habitants et les pêcheurs, Barbara Pompili a rappelé à notre journaliste Catherine Lecompte sa volonté de combattre les idées reçues et les a priori concernant l'éolien en mer :
"Ce qu'il faut, c'est vraiment être le plus en discussion, en dialogue avec tous les acteurs, pour essayer de trouver les meilleurs arrangements pour que les pêcheurs puissent évidemment continuer à pêcher, et que cette industrie puisse se mettre en place."
Vous savez, on est très en retard par rapport au reste de l'Europe. On a le premier potentiel européen en énergie éolienne offshore, et on en n'a pas une d'éolienne, aujourd'hui…"
Au Havre, le projet d'usine de construction et de maintenance d'éoliennes et de matériel pour les parcs éoliens en mer par Siemens-Gamesa est soutenu par le port du Havre, la Ville, la Région et l'Etat.