Un groupe d'agriculteurs irrigants dans les sud Deux-Sèvres fait le choix d'arroser moins pour préserver la ressource et privilégie donc cette année la culture de céréales moins consommatrices en eau. Dans ce secteur, on atteint un seuil critique du fait de l'absence de chutes d'eau en quantité.
Après cinq jours de fortes chaleurs, les plantes sont assoiffées, mais les enrouleurs dans certains champs du Sud Deux-Sèvres sont toujours immobilisés dans les fermes. Une décision prise par les cent irrigants qui dépendent du barrage de la Touche Poupard, la seule ressource en eau de ce territoire.
Comme l’explique Thierry Passebon, le président de l'association des irrigants : "on a misé sur les quelques pluviométries qu'on a eu régulièrement tous les 8-10 jours. Et pour se garder des volumes disponibles afin de satifsaire les besoins des cultures d'été, telles que le maïs, voire de la luzerne, ce genre de culture".
Les agriculteurs se sont lancés ce défi en début d'année, dans le cadre d'une réflexion globale, où chacun s'est engagé à produire principalement des céréales moins consommatrices en eau. Telles que le blé aux dépens du maïs : Le blé nécessite en effet six fois moins d'eau pour arriver à maturité. Un calcul démontre que sur ce territoire, en 2017, la consommation des irrigants diminuera de 24 %. Un pari qui, de toute évidence, sera financièrement un peu perdant pour les producteurs. "On peut employer le mot de conversion, mais c'est une conversion ponctuelle, uniquement pour l'année", précise l'exploitant.
Aujourd'hui, le barrage de la Touche Poupart est rempli à seulement 70% de sa capacité. Un niveau relativement bas pour cette époque, ce qui peut devenir inquiétant, s’il ne pleut pas en quantité dans les prochaines semaines.
Heureusement pour les Deux-Sévriens du Sud, une ancienne carrière située en amont du barrage sert de réserve de sécurité : elle renferme 3 millions de mètres-cubes d'eau, dans lesquels on est déjà certain, cette année, de devoir puiser.