Des cours qui se chevauchent, des pauses déjeuner de 30 minutes, des groupes de langues à 38 élèves.. les emplois du temps du lycée bordelais François Mauriac génèrent de vives tensions au sein de l'établissement. Après les profs, en grève pendant 4 jours, les élèves se sont mobilisés ce matin.
"Ca fait deux ans qu'on a un nouveau proviseur, ça fait deux ans que les emplois du temps posent problème à la rentrée" nous confie un élève venu manifester devant son lycée ce matin.
L'an dernier, les emplois du temps définitifs ne sont arrivés qu'après les vacances de la Toussaint.
Cette année, les enseignants ont alerté le rectorat dès le mois de juillet que les problèmes allaient recommencer. "Il y a visiblement un travail de préparation des emplois du temps qui n'est pas fait, on l'a signalé à maintes reprises" déplore un professeur qui regrette que l'administration n'ait pas traité le problème en amont malgré le courrier envoyé cet été.
Il a fait grève pendant quatre jours à la rentrée comme nombre de ses collègues. Quinze jours après c'est au tour des élèves de se mobiliser.
Ce matin, ils étaient près de 300, regroupés devant leur établissement de la rive droite de Bordeaux. "Le proviseur nous a reçu. Il nous a changé pour la troisième fois notre emploi du temps. Maintenant on va voir si celui-là fonctionne". Sinon, ils envisageront de nouvelles actions promet cette élève déleguée.
La direction précise sur le site internet du lycée que les "emplois du temps ont été retravaillés toute la semaine" et que "la nécessité de le faire "en direct" a occasionné des dysfonctionnements dont nous vous prions de nous excuser" dans un mot adressé aux parents d'élèves.
Depuis la rentrée, "de nombreux élèves ne peuvent assister à tous les enseignements qui leur sont dûs", "des heures de cours se chevauchent", des classes "ont jusqu'à 6 heures de cours avec le même enseignant dans la même journée ce qui est pédagogiquement pénalisant", et "certaines pauses déjeuners sont réduites à trente minutes" dénonçaient les enseignants dans un tract expliquant leur grève de rentrée.
Le reportage de Karim Djbali et Ludovic Cagnato :