Vendredi 13 octobre au soir, un équipage d’une vingtaine de pompiers escortés par la police a été agressé place Watteau à Nîmes lors d’une intervention. Ils ont reçu des pavés et des projectiles sur un fourgon.
Une semaine après l'agression au cocktail Molotov, les sapeurs-pompiers gardois ont été victimes d’une nouvelle agression alors qu’ils étaient en intervention dans le quartier Pissevin à Nîmes.C’est la cinquième fois en une semaine.
Des jets de cailloux et de pavés
Aux alentours de 19h, ce vendredi les sapeurs pompiers du Gard sont appelés pour un feu de véhicule place Watteau à Nîmes. Malgré l’escorte policière, mise en place depuis une semaine, ils se font prendre à parti et reçoivent des cailloux et des pavés sur leurs véhicules.
Résultat : pare-brise fendu, traces de projectiles sur les véhicules …
Le blues du pompier face à la montée des agressions en intervention
Le phénomène prend de l'ampleur depuis plusieurs semaines.
Le week-end dernier à Nîmes dans le quartier Pissevin, une ambulance envoyée pour un feu de scooter a été accueillie par des jets de pierres, parpaings et cocktails molotov dont l'un aurait, à 15 cm près, pu enflammer l'habitacle avec les trois pompiers à bord. Suite à cette agression, une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre.
Le même week-end, d'autres agressions de pompiers ont été recensées, notamment à Nieuil (Charente) et Saint-Denis (région parisienne).
En 2015 (dernières statistiques officielles), 1.939 pompiers avaient déclaré avoir été victimes d'une agression en intervention, soit 21% de plus qu'en 2014, et 80% de plus qu'en 2009.
Le phénomène reste limité : même si le nombre d'agressions a augmenté depuis, cela revenait en 2015 à 4,4 pompiers agressés pour 10.000 interventions, avec de rares blessures sérieuses.
"Le problème, c'est que la motivation d'aller dans certains quartiers baisse. Moi, j'ai un petit garçon, et je n’ai pas envie de tout perdre en recevant une boule de pétanque sur la tête", abonde un pompier de la région de Perpignan.
Les pompiers formés pour se protéger face aux agressions
Face à cette situation, de plus en plus de services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) forment leurs pompiers à hiérarchiser leurs réactions (se protéger ou secourir d'abord) et à reconnaître et gérer les comportements agressifs, avec des notions de psychiatrie. "C'est une nouvelle compétence qu'on demande aux pompiers, en plus de tout le reste", souligne le capitaine Reniaud.