C'est l'avenir de leur indemnité journalière d'absence temporaire qui inquiète les forces de l'ordre. Elle risque d'être diluée dans la hausse attendue des prélèvements sociaux. Plus de 40 CRS ont refusé de partir en mission à Paris lundi.
Ils devaient être 70 CRS à quitter Toulouse pour rejoindre Paris pendant 3 semaines. Ils ne furent finalement que 27, lundi, à prendre le départ. Les autres ont tous présenté un certificat médical les dispensant de mission. Par cette action, les forces de l'ordre tirent la sonnette d'alarme concernant l'avenir de leur indemnité journalière d'absence temporaire, 39 euros par jour censés être une contrepartie à leur absence du domicile, et leurs conditions de travail.
"En trois ans, on est passé de 180 jours à 240 jours de missions à l'extérieur, et c'est sans compter les obligations qu'on a en caserne", explique à France 3 Olivier Candille, représentant régional du syndicat Alliance CRS. Depuis les premières attaques terroristes en janvier, les agents sont très demandés. Plusieurs fois, les CRS toulousains ont dû se rendre à Nice, Calais ou à Paris, pour des missions de plusieurs semaines. "On a de plus en plus de missions, explique Olivier Candille. On est comme des multiprises."
"On ne peut pas céder"
Cette indemnité journalière d'absence temporaire est alors comme une contrepartie de leur absence du domicile. Elle s'élève jusqu'à maintenant à 39 euros par jour d'absence. Les CRS craignent de voir cette indemnité fondre dans la hausse à venir des prélèvements sociaux. "On peut donner, mais on ne peut pas céder sur les contreparties à l'éloignement", explique Olivier Candille.Sur un mois de mission, le cumul de ces indemnités peut s'établir à plus de 1000 euros, en plus d'un salaire mensuel moyen de 2000 euros. "Ça ne compense pas de ne pas voir la famille, de ne pas coucher les enfants le soir...", déplore le syndicaliste.
Des CRS bientôt très demandés
"En plus de ça, il y a aussi les conditions dans lesquelles on exerce notre métier qui sont dures à vivre", explique Olivier Candille. De Calais, un CRS toulousain est revenu avec la gale. Plusieurs véhicules ont dû être immobilisés, car avec des trous dans le plancher ou des portes qui ne se fermaient pas. Le manque d'effectif fait aussi que les rotations ne sont plus possibles et que les temps de repos réduits au minimum. "Aujourd'hui, on demande juste à discuter", explique Olivier Candille.Les CRS s'attendent de nouveau à être fortement mobilisés avec la rentrée sociale et les prochaines manifestations contre les ordonnances relatives au Code du travail.
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