Le deuxième plus grand marché de gros après Rungis croule sous les dettes. Toulouse Métropole va donc reprendre à son compte les 24 millions d'euros qui manquent avant de déléguer sa gestion à une nouveau délégataire.
Croulant sous les dettes, le Marché d'Intérêt National de Toulouse va connaître une mutation en deux temps : Toulouse Métropole a annoncé mercredi que la dette du MIN, environ 24 millions d'euros, sera reprise par l'institution métropolitaine avant que, désendetté et ses comptes apurés, la recherche d'un nouveau gestionnaire soit lancée.
Le MIN, ou marché-gare, qui abrite chaque matin près de 160 grossistes et fait travailler près d'un millier de personnes, est un équipement qui équilibre ses comptes en matière d'exploitation. Ce sont les investissements réalisés ces dernières années (rénovation de la halle des fruits et légumes, construction d'une halle aux fleurs, etc) qui plombent les comptes de la société d'économie mixte (SEM) qui gère le marché.
Pour Jean-Jacques Bolzan, président du MIN et adjoint au maire de Toulouse chargé du commerce, et Sacha Briand, vice-président de la Métropole et adjoint aux finances, il n'est plus possible d'apurer continuellement les dettes. La stratégie mise en place consiste donc à désendetter le MIN en reprenant les 24 millions d'euros de dettes, à mettre fin à la concession au 1er avril 2017 et à lancer ensuite une procédure de délégation du service public. "Seul moyen, expliquent-ils, pour que le MIN continue de vivre".
Ce n'est pas le cas tous les jours, l'opposition métropolitaine partage sur ce dossier le même constat que la majorité. "C'est un outil rentable concernant l'exploitation, explique Isabelle Hardy, conseillère communautaire PS et ancienne adjointe au commerce de Pierre Cohen. mais plombé par ses investissements. Un outil de développement économique et d'aménagement du territoire, qui doit rester public".
En conseil communautaire, ce jeudi matin, Pierre Trautmann, adjoint au maire chargé de la commande publique, a affirmé que tous les scénarios sont possibles pour trouver un gestionnaire au MIN : régie publique, délégation de service public à un gestionnaire privé ou société publique locale (société avec des actionnaires publics et des partenaires privés).
Droite et gauche ont promis, sur ce dossier, de travailler en commun.
