Le sénateur du Tarn-et-Garonne Yvon Collin, poursuivi pour trafic d'influence dépaysée, a été condamné vendredi 3 novembre à un an de prison ferme, par le tribunal correctionnel de Lyon.
L'élu de 73 ans, qui siège dans le groupe RDSE au Sénat, a écopé également d'une amende de 50 000 euros et d'une interdiction, pendant trois ans, d'exercer une fonction publique.
Le tribunal a aussi ordonné la confiscation d'une somme de 40 000 euros que la justice reprochait au sénateur d'avoir perçue pour financer une campagne électorale en 2010.
L'affaire remonte à 2010. Yvon Collin est soupçonné d'avoir accepté une somme de 40 000 euros de la part de Jean-Pierre Gonzatti, un ex-fonctionnaire du bureau de la réglementation de la préfecture du Tarn-et-Garonne. En échange, le sénateur devait fournir un emploi au conseil général à un neveu de M. Gonzatti. La somme versée devait servir au financement de la campagne de 2010.
L'affaire aurait été révélée à la justice par le corrupteur lui-même. La procureure de Montauban avait alors décidé de délocaliser l'affaire, raison pour laquelle elle a été jugée à Lyon.
Yvon Collin a toujours nié les faits, mettant en avant la santé "fragile" de Jean-Pierre Gonzatti, lequel s'était rétracté lors de l'instruction. Le sénateur avait également évoqué un règlement de compte, sur fond de rivalité au sein du PRG.
En septembre dernier, le procureur du tribunal correctionnel de Lyon avait requis quatre ans de prison dont deux ans de prison ferme et quatre ans d'inégibilité.
A l'issue de l'audience, ce vendredi 3 novembre, Yvon Collin a annoncé son intention de faire appel de cette décision.