Plus de 16 000 personnes soutiennent le street-artiste M.Chat qui sera jugé dans un mois et demi pour ses dessins sur les murs de la station de métro Châtelet-les-Halles à Paris.
Plus de 16.000 personnes avaient apporté mercredi leur soutien au graffeur M. Chat, qui sera jugé le 29 octobre pour des dessins tracés au mois de mai à la station de métro Châtelet-les-Halles, à Paris. Thoma Vuille, 37 ans, est poursuivi à la suite d'une plainte de la RATP pour avoir "sans autorisation préalable, tracé des inscriptions, signes ou dessins, en l'espèce des têtes de chat (...) au préjudice de la RATP".
Une pétition lancée par ses "fans" avait recueilli mercredi après-midi 16.415 signatures. Les partisans de l'artiste demandent "à la RATP de retirer sa plainte contre M. Vuille, alias Monsieur CHAT, pour avoir décoré les couloirs en travaux de la station Châtelet... et donner le sourire à des centaines (milliers?) de passagers". Interrogé, M. Chat s'est défendu de toute "malveillance". "Je peins dans des espaces prévus pour la publicité, ou dans des stations en travaux", a assuré le "street artist", qui a semé ses chats jaunes au large sourire aux quatre coins du monde.
La RATP n'a de son côté pas l'intention de retirer sa plainte, selon un porte-parole. La régie a mis en place une "procédure de signalement systématique" des graffitis, qui donne lieu à "une plainte au commissariat pour dégradation, sans appréciation de la qualité" des dessins incriminés, a-t-il expliqué. "Les enquêtes que nous réalisons auprès des voyageurs nous confortent dans l'idée que nous devons lutter contre les graffitis" -une politique qui coûte chaque année à la RATP vingt millions d'euros.
M. Vuille, dont le travail largement reconnu a fait l'objet d'un film du cinéaste Chris Marker, a reçu le soutien du maire du XIIIe arrondissement, Jérôme Coumet (PS), qui lui a proposé de témoigner à son procès. "M. Chat est intervenu sur le ciment frais, avant la pose d'un nouveau carrelage. Ça n'est pas une dégradation", a jugé auprès M. Coumet, qui veut faire de son arrondissement un haut lieu du "street art". "Quand reconnaîtrons-nous que toute peinture de rue n'est pas synonyme de dégradation ?", s'est de son côté interrogé le maire du IVe Christophe Girard, dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post.
"Perchés dans les hauteurs de la ville, les chats jaunes de Thoma Vuille tracent dans Paris un parcours poétique", y écrit l'ancien adjoint à la culture de Bertrand Delanoë.