La prison de Fresnes (94) regroupe ses détenus "islamistes radicaux" en un seul lieu

Le centre pénitentiaire de Fresnes (Val de Marne) tente, à titre expérimental, de regrouper ses détenus identifiés comme "islamistes radicaux" en un seul lieu de l'établissement pour lutter contre le "recrutement" parmi les détenus.

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Pour l'heure, ni la direction de l'établissement ni la Chancellerie ne communiquent officiellement sur le sujet. La question des regroupements est à l'état de réflexion, dit-on. Il semble néanmoins que le centre pénitentiaire de Fresnes, prison symbolique en France et établissement réputé avoir des règles de fonctionnement plus strictes qu'ailleurs, expérimente le principe du regroupement depuis quelques jours.

L'agence France Presse a interrogé des personnels de l'établissement sous couvert d'anonymat. 

L'objectif de ce regroupement est d'empêcher ces détenus de pouvoir recruter au sein de la population pénitentiaire. Les détenus concernés ne pourront ainsi plus toucher les personnes plus faibles, susceptibles d'être radicalisées. Le recrutement en prison, par des détenus radicalisés, est en effet un constat incontournable qu'avancent les spécialistes du milieu carcéral. Un constat qui se transforme souvent en reproche impuissant fait à l'administration pénitentiaire.

L'expérimentation de Fresnes semble donc bien être le premier signe d'une tentative de prise en compte du phénomène.

En réaction à ce regroupement, douze détenus, considérés comme radicaux, ont refusé, vendredi 7 novembre, de réintégrer leur cellule après une promenade.
Huit sont finalement remontés, mais quatre se sont obstinés. L'un d'entre eux s'en est même pris à des surveillants, blessant légèrement deux d'entre eux. Les
quatre détenus récalcitrants ont été placés au quartier disciplinaire.
Le détenu qui s'était déjà signalé vendredi a récidivé dimanche 9 novembre, et blessé légèrement quatre surveillants.

Une réaction sans doute inévitable, mais qui rend la section locale du syndicat SNP-FO, très puissant dans l'univers des prisons, un peu sceptique sur la méthode de l'administration pénitentiaire. « Cela ne fait que créer un noyau dur et leur donner de l'importance » estime, au sujet du regroupement, Yoan Karar, secrétaire local du SNP-FO.

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