La police a arrêté deux trafiquants d'armes de 21 et 29 ans qui achetaient, le plus simplement du monde, pistolets automatiques, fusils à pompe et même fusils d'assaut M-16 sur internet et se les faisaient livrer par la Poste.
Ayant tous les éléments et toutes les raisons de penser qu'il y avait une arme dans un colis postal adressé à l'homme de 21 ans, le parquet de Meaux (Seine-et-Marne) avait autorisé, lundi 15 juin, la surveillance de la livraison par la douane. A l'intérieur du colis, les douaniers ont effectivement découvert plusieurs pistolets Glock.
Son destinataire a reconnu savoir qu'il s'agissait d'une livraison d'armes, mais assuré qu'il ne servait que de "boîte aux lettres" pour leur acheteur, un trafiquant de 29 ans.Arrêté dans la foulée, celui-ci a reconnu avoir passé de nombreuses commandes d'armes, qu'il cachait chez sa soeur. Il possédait les clés de son pavillon et stockait les armes à son insu, selon les premiers éléments de l'enquête, confiée à la police judiciaire.
En perquisition chez la soeur, les policiers découvrent un arsenal : sept pistolets automatiques dont deux Glock et un colt 45, armes de prédilection des braqueurs, deux fusils à pompe et surtout quatre fusils M-16, le fusils d'assaut des G.I. américains. Quelque 1.600 cartouches sont également saisies.
En garde-à-vue, le trafiquant d'armes présumé a expliqué se fournir tout simplement sur un site tchèque sur lequel la vente est libre pour peu que l'on déclare, sans être tenu d'en porter la preuve, que l'on travaille pour les forces armées d'un pays.
Cette enquête révèle "la facilité avec laquelle on peut, via internet, se procurer ce type d'armes de catégorie A, c'est-à-dire des armes de guerre", a déplore le procureur-adjoint de Meaux, Emmanuel Dupic.
Le parquet devait présenter les deux suspects à un juge d'instruction jeudi en vue de leur mise en examen pour "acquisition et détention illégales d'armes" de catégorie A, en bande organisée, et "participation à une association de malfaiteurs", délits punis de 10 ans de prison.