Benoît Hamon, qui peine, ces derniers jours, à convaincre de nouveaux électeurs, a réussi à remplir Bercy où il a signé un discours vibrant, ancré à gauche, avec l'espoir d'impulser un nouvel élan à sa campagne.
"Tout commence aujourd'hui, tout commence avec vous, tout commence par vous", a clamé le candidat socialiste à la tribune, visiblement très ému, sous les vivats de quelque 20.000 personnes.
Une harangue en forme de voeu pour M. Hamon, qui peine à faire décoller sa campagne près de deux mois après avoir été investi à l'issue de la primaire organisée par le PS, et à un mois du premier tour de la présidentielle. Ces jours-ci sont cruciaux pour lui alors que son équipe souligne que la moitié des électeurs n'ont pas définitivement arrêté leur choix.
Parce que nous sommes la gauche
« Je sais que l'histoire (de France, NDLR) est faite de batailles remportées, quand tous les disaient perdues. Imaginez d'ailleurs si un bel esprit était allé voir les révolutionnaires de l'An II qui à Valmy faisait trembler le sol (...) en leur disant: "soldats, faites un peu moins de bruit, les sondages donnent le duc de Brunschwig gagnant". Alors nous allons faire du bruit dans cette élection. Le bruit de la multitude, de la multitude qui veut être entendue », a dit un Benoît Hamon, visiblement ému.« Nous allons faire le bruit immense de l'espérance qui vient (...) Parce que nous sommes la gauche, nous ne croyons pas à la fatalité d'un monde condamné à l'injustice sociale, avant sa destruction écologique. Nous ne croyons pas à la fatalité d'une élection par défaut, par dépit, par déprime. Nous sommes fatigués de voter contre. Nous voulons voter pour », a poursuivi M. Hamon sous un tonnerre d'applaudissements.
Faire face à l'air du temps
« Voilà ce que je veux être, voilà ce que je suis, candidat pour. Pour plus de justice, pour plus d'écologie, pour plus de fraternité, pour un futur désirable, pour une nouvelle espérance » , a dit le candidat, qui avait rappelé auparavant son "cap", celui d'une "République bienveillante, la première République sociale, écologique, puissante".Outre François Mitterrand, M. Hamon a mis ses pas dans ceux de "Michel Rocard, Lionel Jospin, Martine Aubry, Henri Emmanuelli", des "femmes et des hommes qui vous apprennent qu'il faut tenir même face à l'air du temps, surtout face à l'air du temps".
Dans une allusion à la célèbre tirade de François Hollande, lors de son discours du Bourget en 2012, contre la finance, un "ennemi" qui n'a ni "nom", ni "visage", M. Hamon a aussi dénoncé le "parti de l'argent", " ce parti qui a plusieurs noms, plusieurs visages et même plusieurs partis dans cette campagne présidentielle", en visant MM. Macron et Fillon, ainsi que Mme Le Pen.