Le Panthéon a choisi l'année du centenaire de la terrible "bataille de Verdun" pour accueillir une exposition dédiée aux monuments aux morts de France.
Chacune des 36 000 communes de France a, en son centre un monument aux morts. Chacune ou presque (Paris, par exemple, ne dispose pas d'un tel monument car il aurait fallu y inscrire 93 000 noms de parisiens morts dans cette longue et sanglante guerre).
Dans les premières années qui ont suivi l'armistice, la France, ses villes et villages, avaient besoin d'inscrire, de matérialiser la mémoire de ces presque 1,5 millions de jeunes gens morts au combat. Le moindre village avait été "saigné" de sa jeunesse. Dans certains villages, beaucoup de jeunes femmes étaient célibataires faute d'hommes vivants. Les autres, pour beaucoup, étaient veuves.
Un lieu de recueillement laïque et républicain
Elever un monument à tous ces morts était une nécessité. Au point que l'immense majorité de ces monuments que nous connaissons tous, couverts de noms familiers, fut construite dans les 5 à 6 premières années qui suivirent le conflit. Quelques années plus tôt, en 1905, était née la République laîque, fruit de la séparation de l'église et de l'Etat. Et la République avait aussi besoin d'un lieu de recueillement qui ne soit pas l'église. Aujourd'hui encore, lorsqu'une ville, un village affronte une catastrophe, un malheur collectif, le monument aux morts est le lieu qui rassemble tout le monde, spontanément. Preuve que ces symboles étaient nécessaires, indispensables.L'exposition du Panthéon, une première, est le fruit d'un recensement photographique participatif (auquel vous pouvez d'ailleurs toujours participer ici) piloté conjointement par l'Université Lille 3, la Mission du Centenaire et l'ancien directeur des Rencontres photo d'Arles.