Une soixantaine d'infirmières, aides-soignantes, sages-femmes de la maternité de Tenon à Paris sont en grève depuis dix jours pour demander des effectifs supplémentaires afin de faire face à la hausse d'activité, assurant qu'il en va de la "sécurité des patientes".
"On n'a pas la conscience tranquille quand on finit notre service. On n'a pas le temps de s'occuper de toutes les patientes, on devient agressive car on nous demande d'être à plusieurs endroits à la fois...", a expliqué, sous couvert d'anonymat, une infirmière de l'hôpital du XXe arrondissement au cours de cette conférence de presse.Les grévistes réclament des effectifs supplémentaires
Après des travaux qui se sont achevés à l'automne, la maternité, qui a récupéré une partie de l'activité de sa voisine de Saint-Antoine fermée il y a cinq ans, a pour objectif de revenir à son niveau antérieur, soit 2.800 accouchements en 2017 contre 1.900 actuellement, puis d'atteindre 3.500 à terme. "Mais cela à effectifs constants", dénonce Maryse Lopez, déléguée SUD. "Pour y parvenir, on nous demande de réduire la durée d'hospitalisation à deux jours et de mieux nous organiser", déplorent les soignantes, et ce bien qu'il s'agisse d'une maternité "de niveau 2" (grossesses à risque, prématurés...) et centre de référence pour la drépanocytose (maladie de l'hémoglobine).
Les grévistes, qui réclament des effectifs supplémentaires notamment pour le service de grossesse à haut risque, refusent la fusion des fonctions d'aides-soignantes avec celles d'auxiliaires de puériculture pour donner naissance à des "auxiliaires de maternité formées au rabais", destinée, estiment-elles, à "faire des économies de personnel".
"A la fin des travaux, la maternité comptera 42 lits de suites de couche et de pathologies maternelles pour une prévision d'activité à 2.800 accouchements, soit le retour à l'activité d'avant les travaux avec le même nombre de personnels qu'alors", précise de son côté la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Quant au projet d'extension, la direction assure qu'il "sera examiné au regard des besoins de la population du secteur". "Cette capacité supplémentaire ne pourra ouvrir, le cas échéant que moyennant un renfort en effectifs", assure-t-elle.