Trois fidèles de la mosquée "radicale" de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), fermée au lendemain des attentats du 13 Novembre, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste dans une enquête sur une filière de recrutement pour le jihad en Syrie.
Les trois hommes ont été interpellés mardi à Lagny (Seine-et-Marne) et Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Ils ont été mis en examen par des juges parisiens pour "association de malfaiteurs terroriste" et placés sous contrôle judiciaire, selon une source proche du dossier. Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) les ont arrêtés dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en 2015 sur une filière jihadiste en Seine-et-Marne, après une enquête préliminaire datant de 2013.
#Nabil Aissaoui, Manuel Gomez membres présumés d'une cellule jihadiste
Nabil Aissaoui et Manuel Gomez, jeunes trentenaires, étaient assignés à résidence depuis deux ans et demi, dès le lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Selon des "notes blanches" des services de renseignement consultées par l'AFP, les deux hommes sont considérés comme des lieutenants de l'ancien imam local, Mohamed Hamoumi, soupçonné d'avoir organisé le recrutement de volontaires pour le jihad et qui a fui au Caire fin 2014.Nabil Aissaoui, dont le frère est parti en Syrie, est soupçonné d'avoir aidé l'imam à fuir et d'avoir organisé chez lui une école coranique clandestine, toujours selon ces notes. Le parquet avait requis son placement en détention provisoire.
Manuel Gomez, converti à 17 ans, a été arrêté à la frontière hongroise fin 2014, alors qu'il tentait de rejoindre la zone irako syrienne. L'été dernier, il a purgé deux mois de prison pour avoir dérogé au triple pointage quotidien au commissariat imposé par son assignation.
#La Seine-et-Marne, un département à risque
La mosquée de Lagny, considérée par le gouvernement comme un "foyer d'idéologie radicale", avait été fermée en décembre 2015 dans le cadre de l'état d'urgence. Vingt-deux interdictions de sortie du territoire et neuf assignations à résidence d'"individus radicalisés" avaient été prononcées. L'association qui gérait le lieu avait été dissoute.
La commune de Lagny fait désormais figure d'épicentre dans un département "à risque". En décembre, 275 personnes étaient suivies dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente, et une dizaine assignées à résidence, selon une source judiciaire. Dans la commune toute proche de Torcy, une mosquée fréquentée par les membres d'une cellule jihadiste, dont le procès se tient en ce moment à Paris, a été fermée en avril.