VIDÉO - La vidéo aurait été tournée le 3 mai dernier lors d'une manifestation contre la Loi Travail. On y voit un CRS rue de la Marne, à Nantes, qui se retrouve seul face à des manifestants. Il essaie de les faire reculer en agitant une matraque. Mais les manifestants arrivent à le mettre à terre...
C'est une vidéo choc. La scène se passe dans la rue de la Marne, à Nantes, juste devant les vitrines des Galeries Lafayette. Un CRS se retrouve seul face à des manifestants et essaie de les faire reculer. Il lance -semble-t-il une grenade lacrymogène vers ces derniers qui se trouvent devant lui.On entend alors celui qui filme scander sur le ton de la provocation : "Vas-y, fils de p... Allez, c'est filmé !".
Le CRS continue d'avancer et se met à courir, agitant sa matraque. Le vidéaste qui filme la scène lance un "Arrête de faire le chaud, là, sale con !". Quelques secondes plus tard, le CRS est attaqué par plusieurs manifestants : un homme va d'abord essayer de le mettre à terre en lui faisant une balayette, puis plusieurs autres, arrivant de gauche et de droite, casqués et cagoulés et armés de barres en métal (on entend le choc des barres de fer) vont lui porter plusieurs coups qui vont le faire tomber. Le policier à genoux va ensuite se faire lyncher par ces "manifestants".Arrête de faire le chaud, là !"
Parole d'un des manifestants au CRS, en filmant la scène
La vidéo aurait été tournée le 3 mai dernier, lors d'une des manifestations contre la loi travail, si l'on en croit le titre. Elle n'a été mise en ligne qu'hier, samedi 21 mai, sur le compte YouTube de Emeute Nantaise. Elle a été vue près de 6 millions de fois en moins de 24 heures sur youtube et les réseaux sociaux. Sur sa page Facebook, "Emeute nantaise", l'auteur du compte félicite les manifestants d'avoir lynché le CRS : "Bravo de l'avoir calmé" peut-on ainsi lire sur le post. Y est écrit aussi "Une pensée au copain en taule pour une balayette, qui va être jugé pour «tentative d'homicide volontaire»".Bravo de l'avoir calmé"
Emeute nantaise, sur sa page Facebook
Près de 20.000 personnes ont commenté la vidéo, partisans ou dénonçant les auteurs des coups et de la vidéo. D'autres, veulent prendre du recul : "J'ai tellement mal a ma France de voir ça [sic]... ".
>> Voir la vidéo ici :
15 points de suture pour le CRS, un commandant de police de 51 ans
Ce mardi 3 mai, sept policiers et un gendarme avaient été blessés, et deux d'entre eux avaient été hospitalisés. L'homme que l'on voit sur les image serait ainsi le commandant de police, âgé de 51 ans que nous avions déjà évoqué dans ce papier. Le policier a été frappé à l'arrière du crâne avec une barre de fer après s'être fait arracher son casque. Il a eu le nez cassé après avoir reçu des coups de pied. Il a reçu sept points de suture sur l'arrière du crâne (plaie occasionnée par la barre de fer) et huit points de suture sur le nez. Il avait pu sortir de l'hôpital dans la nuit, selon une source policière. Dans la même journée, un gendarme mobile avait aussi été hospitalisé après avoir reçu un pavé.
La guerre des vidéos sur les réseaux sociaux
Cette vidéo illustre une nouvelle fois un phénomène qui se mutliplie sur la toile en marge de ces manifestations : le riotporn ("révolte trash") : des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrant la violence durant ces manifestations. On a tous en tête ces images récentes de ce policier à Paris, dont la voiture avait été incendiée. Il avait ensuite été frappé à coup de barre de fer lui aussi.
A Nantes, récemment encore, nous avions parlé de ce casseur qui s'était mis en scène sur Périscope, filmant sa déambulation et jetant en direct des pavés sur les forces de l'ordre. Il y avait ensuite eu les images (photos et vidéo) de cette Porsche brûlée par des casseurs à côté de la Préfecture, une image qui a "enflammé" la toile.
Autre phénomène : ceux qui sont nombreux, au milieu des cortèges, smartphone en main, à attendre le faux pas des policiers. Car les policiers ne sont pas en reste en matière de violence. Ainsi, on apprenait plus tôt dans la semaine que vingt-neuf enquêtes seraient en cours à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à propos de possibles violences policières commises lors des manifestations contre la loi Travail.