Après les municipalités d'Angers et d'Aulnay-sous-Bois, c'est celle de Compiègne dans l'Oise qui a fait retirer les affiches de la nouvelle campagne de prévention contre le sida placardées dans la commune. Des habitants auraient été choqués.
Elles ont été installées en fin de semaine dernière à Compiègne (60), notamment sur les abribus et presque aussitôt retirées : les affiches de la nouvelle campagne de prévention contre le sida n'ont pas fait long feu dans la ville de Philippe Marini.
Des habitants choqués
Selon le directeur général des services de la ville, "des habitants se sont manifestés dès vendredi" confirmant ainsi les explications du maire LR de Compiègne à nos confrères du Parisien selon lequel les affiches ont été enlevées "à ma demande, explique à nos confrères du Parisien Philippe Marini maire LR de Compiègne. Elles ont choqué un assez grand nombre de personnes. Je pense que les campagnes d’affichage, en particulier gouvernementales, ne sont pas faites pour susciter les protestations de telle ou telle partie de l’opinion." Il ajoute qu'elles portaient atteinte à "la notion de famille. Il était ainsi plus sage de les retirer."
Marisol Touraine va porter plainte
Compiègne est la 3ème ville en France à faire retirer de ses rues cette nouvelle campagne d'affichage pour la prévention contre le sida. Des décisions qui n'ont pas tarder à provoquer une réaction du côté du ministère de la santé, à l'origine de cette campagne : Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a annoncé qu'elle allait porter plainte :
Pour la santé publique et contre l'homophobie, je saisis la justice après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 22 novembre 2016
Des couples homosexuels
La campagne, lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, met en avant des couples d'hommes ou de femmes avec des messages tels que "Aimer, s'éclater, s'oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi".
Angers puis Aulnay-sous-Bois
Dans un arrêté signé lundi et dont l'AFP a eu copie, le maire LR d'Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza considère que ces affiches sont "contraires aux bonnes moeurs et à la moralité" et "portent atteinte à la dignité au risque de heurter la sensibilité de l'enfance et de la jeunesse". L'arrêté précise que ces affiches, diffusées notamment sur les abribus, "devront être retirées ou masquées".
A Angers, les mêmes affiches ont aussi été retirées "pour protéger les enfants les plus jeunes des visuels et des messages", selon le maire LR de la ville, Christophe Béchu, pour qui "le contenu et la forme de la campagne peuvent être ressentis comme provoquants".
Une source proche de JC Decaux a expliqué à l'AFP qu'une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée avaient écrit à la société d'affichage pour demander de retirer les affiches. Contractuellement l'entreprise est obligée de le faire à partir du moment où elle reçoit une demande écrite d'une municipalité, a-t-on précisé.