Combien de Françaises ont des difficultés à obtenir un orgasme avec leur partenaire ? Quelles sont les pratiques ou les positions sexuelles les plus à même de les faire jouir ? Un sondage Ifop apporte de nouveaux éclairages à l'occasion de la Journée mondiale de l'orgasme le 21 décembre.
Si une large partie des femmes souffre assez régulièrement d’anorgasmie (absence d’orgasme), ce n'est pas seulement en raison d’un manque d’expérience personnelle, d’une vie sexuelle peu intense ou de conditions physiques ou psychologiques défavorables à la production d’orgasme. Les résultats de cette enquête nous montrent aussi que la sexualité de couple n’intègre pas encore suffisamment les techniques leur permettant le plus facilement de jouir.
Les principaux enseignements de l'enquête :
- La dysorgasmie : un problème qui touche de nombreuses femmes et affecte leur vie de couple. En dépit de l’abondante littérature de conseil qui vise à favoriser la jouissance féminine, on observe qu’une forte proportion de Françaises éprouve toujours de grandes difficultés à atteindre l’orgasme avec leur partenaire. Ce phénomène important touche beaucoup plus les femmes que les hommes.-
- Au cours des douze derniers mois, près de huit Françaises sur dix (79%) sexuellement actives admettent avoir eu des difficultés à jouir, soit sensiblement plus que ce que l’INSERM avait mesuré en 2006 (63%) dans le cadre d’une enquête réalisée par téléphone.
- Au cours des trois derniers mois, seule une minorité de femmes en couple peut d’ailleurs se targuer d’avoir eu au moins un orgasme par semaine (43%), sachant que parmi elles, seules 6% déclarent avoir joui "tous les jours ou presque".
- Une femme sur trois (33%) admet n’avoir pas eu d’orgasme au cours de son dernier rapport sexuel, soit une proportion cinq fois plus forte que leur partenaire (6%).
Ces difficultés à jouir poussent une majorité de femmes à simuler régulièrement l’orgasme avec leur partenaire
- La vie de couple est également affectée par les stratégies de simulation adoptées par une large de majorité de femmes afin de dissimuler à leur partenaire les troubles de l’orgasme qui les affectent. Les résultats de l’enquête révèlent en effet que la simulation est une pratique très largement répandue : près des deux tiers des Françaises (63%) admettent avoir déjà feint d’atteindre l’orgasme avec un partenaire au cours de leur vie.
- Interrogées plus spécifiquement sur ce sujet, les femmes actuellement en couple sont sensiblement moins nombreuses (52%) à admettre à avoir déjà simulé avec leur partenaire actuel (dont 6% « souvent »).
L’accès des femmes à l’orgasme semble freiné par une sexualité de couple encore trop "phallocentrée"
- Une des causes de ces difficultés à atteindre l'orgasme tient sans doute au fait que les techniques de coït les plus pratiquées ne sont pas toujours celles les plus à même de procurer du plaisir aux femmes.
- Les pratiques sexuelles les plus fréquentes ne sont pas celles qui favorisent le plus une réaction orgasmique féminine.
- Les positions des corps durant l’acte sexuel semblent prendre plus en compte le plaisir féminin même si les plus pratiquées ne sont pas toujours les plus efficaces.
Contrairement aux idées reçues, la position du "missionnaire" reste une valeur sûre
- Malgré les critiques sur l’efficacité de cette position de loin la plus répandue en Occident -où elle fut longtemps imposée par l’Eglise comme la position "naturelle"-, le « missionnaire » apparaît comme la position à la fois la plus pratiquée et la plus efficace.
- Près des trois quarts des femmes l’ayant déjà pratiqué (72%) ont "facilement" des orgasmes de la sorte, un tiers en ayant même "très facilement" (31%), soit une proportion bien plus élevée que lorsqu’elles pratiquent l’andromaque (58%), le gaufrier (57%) ou la levrette (53%).
Les positions où la femme joue un rôle actif s’avèrent aussi des plus efficaces
- Si elles ont été longtemps condamnées par la morale religieuse pour leur non-conformité aux rôles sociaux, les positions où la femme est au-dessus de l'homme sont aujourd'hui parmi celles qui favorisent le plus une réaction orgasmique féminine.
- En effet, l’andromaque (où la femme est assise sur l’homme) et le gaufrier (où la femme est allongée sur l’homme) sont les deux positions, qui après le "missionnaire", facilitent le plus l’orgasme chez les femmes : 58% y arrivant "facilement" avec la première, 57% avec la seconde.
- Favorisant le plaisir de la femme en lui permettant de décider du rythme des mouvements et de la profondeur de la pénétration, ces positions ne sont pourtant pas les plus pratiquées : 14% des femmes ne s’y sont jamais adonnées, contre 9% pour la levrette et 2% pour le missionnaire.
Etude Ifop réalisée par Internet du 25 au 27 novembre 2014 auprès d’un échantillon de 1 006 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas.