Ils étaient une trentaine ce lundi matin à manifester devant l'entrée de la porte de la Citadelle de la prison de Saint-Martin-de-Ré. Un rassemblement de surveillants pénitentiaires lassés des actes de violence à répétition dans l'établissement de Charente-Maritime.
Emmanuel Giraud, le délégué FO de la centrale de Saint-Martin-de-Ré ne mâche pas ses mots. "C'est un mouvement de ras le bol !" explique-t-il, ajoutant : "La semaine dernière encore, un surveillant a reçu le coup de tête d'un prisonnier. Il est en arrêt de travail avec une fracture du nez..."Ce qui aggrave la colère des gardiens, c'est que leur collègue blessé avait signalé à plusieurs reprises le prisonnier en question qui l'avait même menacé de mort. Mais sans réaction apparente du côté de l'administration pénitentiaire. Emannuel Giraud cite encore le chiffre de 3 agressions violentes dirigées contre des gardiens en deux semaines.
Bref la colère des gardiens de prison ne se contient plus, à l'image de celle des policiers qui manifestent régulièrement chaque nuit depuis plusieurs jours.
Une nouvelle journée de manifestation aura lieu le 27 novembre prochain, à l'appel de tous les syndicats pénitentiaires. Mais cette fois, les surveillants de Saint-Martin-de-Ré ne resteront pas immobiles devant l'entrée de leur prison. Ils organiseront une "opération escargot" pour se diriger vers la permanence d'Olivier Falorni. Le député de Charente-Maritime a prévu de faire recevoir les manifestants par l'un de ses collaborateurs.
Les syndicats de surveillants ont également demandé à être reçu par le préfet de Charente-Maritime le même jour. A chaque interlocuteur, ils rappeleront leurs conditions de travail, alors que l'établissement continue à recevoir des détenus dangereux. Des profils pour lesquels les surveillants ne disposent pas de formation. "Nous sommes déjà en sous-effectifs, enchérit Emmanuel Giraud, et donc pas assez nombreux pour affecter certains fonctionnaires à des formations ciblées sur les fichés "S", par exemple..."
Pour le reste ils mettront également en avant leurs revendications habituelles : davantage de moyens en personnel et aussi le droit à l'utilisation du Taser et de la GoPro sur les interventions menées à l'intérieur des murs.