Sauvetage de la Calypso : encore de nombreuses zones d'ombre

L'Equipe Cousteau vient d'annoncer sur sa page Facebook qu'elle allait faire renaviguer la Calypso. Francine Cousteau s'en félicite mais il n'est pas sûr que cette annonce soit suivie d'effets. A La Rochelle, on se souvient encore des difficultés à travailler avec la seconde femme du commandant.

La date n'a pas été choisie au hasard. Le 7 janvier 2016 marque en effet le 20e anniversaire du naufrage de la Calypso dans le port de Singapour. Aussi, l'Equipe Cousteau a-t-elle profité de cette date pour annoncer un énième sauvetage de la Calypso qui végète depuis plusieurs années dans un hangar des chantiers Piriou à Concarneau.

Le site Internet de l'association Equipe Cousteau donne quelques détails sur la solution qui aurait été trouvée :

Finally, The Cousteau Society has managed to gather a group of generous and highly motivated international sponsors, whose objectives are compatible with those of the Cousteau Society."
Francine Cousteau

Traduction :

"Finalement, The Cousteau Society (l'association américaine de l'Equipe Cousteau) est parvenue à réunir un groupe de généreux sponsors très motivés, dont les objectifs sont compatibles avec ceux de de l'Equipe Cousteau."

Le communiqué ajoute que la Calypso renaviguera en Méditerranée sans donner d'indication sur les noms des "généreux" sponsors ni le budget nécessaire à la restauration de la Calypso qui rouille un peu plus chaque jour dans un hangar du chantier Piriou à Concarneau. Cette nouvelle annonce ne surprend pas : Francine Cousteau nous a habitués à communiquer sur de nombreux sauvetages de la Calypso en évoquant des projets qui n'ont jamais été suivis d'effet. Depuis le naufrage de Singapour, le bateau a été accueilli à Marseille, puis La Rochelle où il a été abandonné pendant 10 ans contre un quai pour finir au Chantier Piriou dans une ultime tentative de restauration qui s'est achevée par un conflit tranché devant les tribunaux.

Pourquoi une nouvelle annonce ?

En réalité, l'Equipe Cousteau était pressée par le temps judiciaire. La cour d'appel de Rennes a rendu en effet le 9 décembre 2014 un arrêt obligeant l'Equipe Cousteau à déménager la Calypso avant le 9 février 2015 et à payer au chantier Piriou une indemnité de 2.580 euros par mois à compter de septembre 2013 jusqu'au retrait du navire. La veuve du commandant Cousteau, Francine, devait également s'acquitter du solde de travaux dû aux chantiers, soit 273.000 euros. 

Le chantier Piriou a été le premier surpris par cette annonce qu'il a découvert sans avoit été préalablement informé. Ses responsables ont donc envoyé un communiqué à la presse dans lequel on peut lire :

Nous découvrons sur le site Internet de la fondation les déclarations de Francine Cousteau et son intention de retirer le navire au cours du 1er trimestre 2016. Nous espérons que cette fois ces déclarations seront suivies d'un réel effet et que le calendrier annoncé sera tenu, dans le respect des décisions de justice, à la différence des déclarations précédentes depuis huit ans."
Vincent FAUJOUR, Directeur Général de PIRIOU

Et maintenant ?

Une information de nos confrères du Télégramme indique le Calypso devrait partir pour le port de Gênes d'ici la fin du mois de mars 2016. Le chantier a été confié à Patrice Quesnel pour coordonner le programme de sortie du navire. L'ancien commandant de l'Alcyone (autre navire de l'Equipe Cousteau) ne peut pas encore fixer de date précise et explique que le calendrier dépend de l'affréteur CGM . Comme la Calypso ne peut pas naviguer par ses propres moyens, elle sera en effet chargée à Concarneau sur un cargo à destination de Gênes. 

La suite se jouera en Italie autour d'un projet dont les contours demeurent très flous. Faire renaviguer la Calypso ? Sa restauration coûterait un budget énorme et il n'est pas sûr que l'Equipe Cousteau dispose du budget nécessaire pour cela. En faire un musée à terre ? Cette solution, qui avait été proposée par La Rochelle du temps de Michel Crépeau n'a jamais pu aboutir. Le bateau du commandant Cousteau est loin d'être au bout de ses peines, contraignant tous ses admirateurs à une longue attente.