Aix-en-Provence : exaspérés, les étudiants démontrent que les cours en amphi sont possibles

Oubliés, abandonnés, esseulés, les étudiants en ont assez. Avec la fermeture des universités et la perspective d'un nouveau confinement, ils prennent les choses en main. Profs et étudiants ont investi symboliquement un amphithéâtre, pour prouver qu'un cours magistral est possible.

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Un amphithéâtre rempli d'étudiants, une image inédite depuis des mois et pourtant ce mardi, elle a bien existé.

Profs et étudiants ont investi symboliquement un amphithéâtre, pour prouver qu'un cours magistral est possible dans le respect des gestes barrières.

"Il y a plein d'adultes qui vont dans leurs entreprises alors qu'ils sont nombreux, tous les écoliers continuent d'aller en classe, lycéens, collégiens etc...je ne vois pas pourquoi les étudiants ne sont pas capables de respecter les règles", s'interroge une étudiante.

Pour mener l'expérience, des étudiants bénévoles ont fait respecter un dispositif sanitaire dès l'entrée du batiment.

Filtrage à l'entrée pour réguler les flux, rappel de l'obligation de se laver les mains au gel hydroalcoolique ou encore rappel des distances d'un mètre minimum. Le protocole est répété en boucle.

Tous les étudiants doivent scanner un code barre avec leur téléphone, pour assurer une traçabilité des cas contacts.

Reprendre les cours en présentiel est urgent selon eux, pour lutter contre le décrochage scolaire et l'isolement.

"Ces derniers temps on a vu les cris d'alerte se multiplier avec malheureusement les cas tragiques de suicide, qu'on a vécu à Lyon, à La Sorbonne. C'est terrible, on voit que l'urgence est là", détaille Max Brouwer,vice-président en charge des affaires académiques à la FAMI.

Dans certaines facultés, les cours en TD ont déjà repris en demi-groupe. 

"Pronostic mental engagé"

"On veut vivre, pas survivre", "génération Covid" ou encore "pronostic mental engagé". De l'amphi à la rue, les pancartes sont explicites mercredi après-midi sous un frais soleil d'hiver à Aix-en-Provence. Les étudiants ont écrit ce qu'ils estiment ne pas parvenir à faire entendre.

Près de 200 étudiants se sont rassemblés spontanément cours Mirabeau et ont convergé vers la mairie en début d'après-midi.

"Le but était de s'ajouter aux autres manifestations des jours précédents des autres villes de France, pour exprimer notre sentiment d'être abandonnés, oubliés et méprisés même", explique Ali Benyahia, co-organisateur de l'événemement.

"C'était important d'être là, tout s'est bien passé dans le respect des règles de sécurité et sanitaires", explique Mélissandre Lafitte, étudiante en Master de droit à Aix-en-Provence.

Le hashtag de la détresse étudiante

Une manifestation dans la foulée du hastag sur les réseaux sociaux #etudiantsfantomes, né le 12 janvier dernier au lendemain des déclarations de Frédérique Vidal, la ministre chargée de l'enseignement supérieur.

Lancé pour la première fois le 11 octobre à 8h46, ce hastag est devenu viral.  

Il permet à des milliers d'étudiants de témoigner de leur situation, de pouvoir trouver aussi une écoute.

Ce hastag a donné lieu à une plateforme étudiante d'aide et d’échange par et pour les étudiants.

L’idée est de relayer les besoins des étudiants en difficulté et en détresse psychologique ou financière et trouver un interlocuteur, que ce soit un prof, des anciens élèves de la filière, des relais sociaux.

Cette initiative est partie de Montpellier et cherche à apporter une aide concrète en attendant la réouverture des facs.

Une adresse mail est dédiée à cette initiative : etudiantsfantomes@gmail.com.

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