Deux jours après l'attentat de Marseille, le téléphone du terroriste a livré quelques secrets, c'est une information RTL. Les enquêteurs ont trouvé dans celui-ci des vidéos de propagande islamiste.
Abattu par un militaire réserviste, le tueur des deux jeunes cousines n'avait aucun papier sur lui, aucun bagage, seulement un téléphone portable. C'est une information de nos confrères de RTL. D'après eux, des vidéos islamistes ont été téléchargées récemment dans son téléphone. Il s'agit de chants islamistes, typiques de la propagande jihadiste mise en place par l'Etat Islamique. C'est une découverte importante car jusqu'à maintenant aucun élément ne le reliait à ce groupe. Le terroriste aurait téléchargé ces chants récemment, ce qui constitue un élément troublant et un signe d'une radicalisation récente. Ce mardi, "l'exploitation de son téléphone (était) toujours en cours", notamment pour savoir s'il avait des connaissances en France, et était en lien avec la mouvance radicale.
Une remise en liberté qui pose question
Ahmed H., étranger en situation irrégulière interpellé deux jours avant son crime pour un vol, aurait-il dû être placé en rétention en vue d'une éventuelle expulsion ? C'est pour faire la lumière sur une éventuelle défaillance judiciaire ou administrative que l'inspection générale de l'administration, saisie par le ministre de l'Intérieur, doit commencer à enquêter ce mercredi.
Après son interpellation, Ahmed H. a bénéficié de la part de la justice d'un classement sans suite. Dans la foulée, "les autorités préfectorales locales n'ont pas été en mesure de prendre une mesure d'éloignement à son encontre", a déclaré lundi le procureur François Molins.
La personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l'obligation de quitter le territoire et le placement en centre de rétention (...) était absente,
a détaillé une source proche de l'enquête. Le centre de rétention administrative de Lyon-Saint-Exupéry (112 places), où il aurait pu être conduit, était par ailleurs "plein", et deux autres admissions de migrants ont été refusées samedi matin, a-t-on appris de source proche du dossier.
Il aurait dû être placé en centre de rétention (...) Ce n'est pas normal aujourd'hui que pour des raisons de saturation à un moment donné on puisse ne pas faire appliquer la loi,
a estimé mardi sur CNews le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
SDF et toxicomane, ce que l'on sait de lui
Sous la houlette de la justice antiterroriste, les enquêteurs cherchent à cerner sa personnalité d'Ahmed H., l'auteur de l'attaque, 30 ans, abattu après avoir perpétré son crime au cri d'"Allah Akbar". "La violence des coups et leur nombre, montrent que l'auteur a fait preuve de détermination au moment de son passage à l'acte. Pour autant, "la revendication par l'Etat islamique", quelques heures après l'attaque, "pose vraiment question car aucun élément ne relie l'assaillant à l'organisation" jihadiste à ce stade, selon la même source. Démêlant les sept identités différentes sous lesquelles l'assaillant était connu depuis 2005 de la police, pour des affaires de droit commun, les enquêteurs ont déjà établi qu'il était un étranger en situation irrégulière, détenteur d'un passeport tunisien.
Aux policiers lyonnais qui l'avaient interpellé vendredi pour un vol à l'étalage, il avait déclaré vivre à Lyon, "s'était dit sans domicile fixe et sans emploi autre que des missions non déclarées comme peintre", a précisé lundi le procureur de la République de Paris François Molins. Il s'était aussi dit "consommateur de drogues dures" et "divorcé".