Les crèmes solaires, si elles sont utiles pour protéger contre les coups de soleil sont désormais pointées du doigt comme polluants majeurs des océans et des mers, notamment la Méditerranée où se concentre une forte population estivale.
La Côte d’Azur en été, ses plages bondées…. Au plus fort de l’été, 600 000 touristes viennent se faire dorer la pilule et les ¾ s’agglutinent sur le littoral et notamment sur les plages.
Poussés par des années de campagne de sensibilisation aux cancers de la peau, ces vacanciers se tartinent copieusement de protection solaire. Et c’est bien normal. Mais aujourd’hui toutes ces peaux huilées et crémées alarment certains experts qui s’inquiètent de voir des tonnes de produits déversés dans les Océans, et de façon ultra concentrée dans notre belle Méditerranée tous les étés…
Une enquête menée en 2014 a rémontré qu’un quart des composants des crèmes solaires finissent dans l’eau de baignade au bout de 20 minutes, selon Green Cross France et Territoires qui se mobilise sur la question depuis plusieurs années.
"Water-friendly"
Si l’on ne dispose pas de chiffres locaux, on estime que chaque année, 25 000 tonnes de crèmes solaires sont déversées dans les océans et mers. Ces composants chimiques, notamment le "benzophenone-2" (BP2), sont particulièrement nocifs pour les organismes vivants, les récifs coraliens, les micro-algues ou bien sûr les poissons.
"Waterlover", "water-friendly"... les marques de cosmétiques ont bien compris tout l’intérêt qu’elles pouvaient tirer de ce nouveau créneau. Elles développent désormais de nouvelles gammes éco-responsables. Le slogan "la solaire préférée des océans" devient un argument publicitaire pour séduire les consommateurs soucieux de l’avenir de la planète.
Des plages « sun cream free »
En France, 15 millions de crèmes solaires seraient vendues chaque année. Les défenseurs des océans espèrent un changement de pratique des consommateurs, ils les encouragent à privilégier le port de vêtements de protection, à éviter le soleil aux heures de zénith, et à adopter des crèmes bio-dégradables.
Certains pays ont adopté des mesures plus radicales. Au Mexique, certaines plages et lagunes sont devenues "Sun Cream Free". En France, on n’en est pas là, mais certaines piscines ont décidé d’interdire les produits solaires, qui perturbent le ph et encrassent les systèmes de filtration.