Le nouvel appel à la grève lancé par la CGT spectacle et la Coordination des intermittents, oblige le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py, à annuler au moins six des treize représentations programmées ce samedi dans le cadre du "in".
Le doute subsiste toujours s'agissant d'autres spectacles, dont l'emblématique Le "Prince de Hombourg" qui avait été annulé en ouverture du festival le 4 juillet, indiquait dans l'après-midi la direction du festival, chaque équipe décidant de la grève à son arrivée sur site.
Vendredi, le personnel du festival s'était prononcé à 65% en faveur de la grève. Mais ce samedi, c'est bien spectacle par spectacle que les intermittents décidaient de voter ou non la grève. "Je ne pense pas que la grève soit une bonne stratégie, c'est plutôt une tragédie" a regretté Olivier Py, le directeur du festival, indiquant que les annulations de spectacles le 4 juillet puis ce samedi ont déjà engendré des pertes atteignant 138.500 euros pour le Festival d'Avignon.
Parmi les spectacles emblématiques annulés figure le "Mahabharata" de Satoshi Miyagi. Les interprètes japonais "considérant que jouer est un acte sacré ont décidé de donner des extraits devant le Petit Palais (près du Palais des papes) gratuitement" a déclaré le responsable du festival.
Plusieurs milliers de personnes, artistes et techniciens du spectacle mais aussi employeurs (Syndeac) ont par ailleurs défilé dans l'après-midi de la Gare d'Avignon au centre de la ville, devenue le bastion de la lutte des intermittents. Les intermittents protestent depuis plusieurs mois maintenant contre la nouvelle convention d'assurance-chômage qui durcit les conditions d'indemnisation des professionnels du spectacle, en rallongeant le délai de carence entre la fin des périodes travaillées et le versement des allocations.
Une contestation qui s'exprime aussi au sein du "Off", rassemblement de 1.083 compagnies en marge du festival officiel, mais les troupes qui louent les salles très cher, ne peuvent se permettre pour la plupart de faire grève.
Interrogé sur la venue programmée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti à Avignon, mercredi et jeudi, Olivier Py a souligné ne pas avoir connaissance qu'elle assisterait à un spectacle. En début de festival, le collectif des salariés du festival avait souligné que les "membres du gouvernement étaient persona non grata" au festival: "les spectacles n'auront pas lieu en leur présence".
Reportage de Valérie Chénine et Pauline Juvigny :