7 000 clés USB achetées à la société de son fils, des places de rugby acquises avec une fausse facture.... A 69 ans, Jean-Paul Leonardi, ancien directeur d'une école de commerce comparaît pour favoritisme et prise illégale d'intérêts depuis ce lundi devant le tribunal de correctionnel de Marseille.
L'ancien directeur de l'école de commerce de Marseille, Euromed Management, et deux coprévenus sont jugés depuis lundi par le tribunal correctionnel de Marseille pour favoritisme et prise illégale d'intérêt. Il est reproché à Jean-Paul Leonardi, 69 ans, des entorses au code des marchés publics, ainsi que l'achat de 7.000 clés USB à une société dirigée par son fils ou encore l'acquisition de 160 places de la Coupe du monde de rugby de 2007 sur la base d'une fausse facture.
Des infractions dans la passation de marchés
A la tête d'Euromed Management, service de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence de 2002 à 2008, M. Leonardi avait donné un nouvel essor à cette institution "à l'époque mal en point", la faisant passer de la 22e à 8e place des écoles de commerce françaises mais, selon l'accusation, au prix de dérives. Dans un courrier de juillet 2009, le président de la Chambre de commerce, Jacques Pfister, informait le procureur de la République des infractions ayant pu être commises à l'occasion de la passation de plusieurs marchés de formation, de conseil et de fournitures.Pas de mise en concurrence
La justice s'intéressait aux liens étroits existant entre M. Leonardi et Franck Dompietrini, gérant de DPF Conseil. L'école de commerce marseillaise a signé quatre conventions en neuf mois pour la formation des équipes d'Euromed Management et la collecte de la taxe d'apprentissage. La rémunération de DPF triplait dans le même temps, passant de 45.000 à 120.000 euros par an. Les suspicions de prestations fictives n'ont pas été étayées, a souligné la présidente du tribunal Christine Mée. Mais ces marchés publics morcelés ont été passés sans mise en concurrence. M. Dompietrini, aujourd'hui gérant d'une société de conseilet professeur à Montpellier Business School, s'est défendu :A aucun moment, on ne m'a dit que j'étais soumis à l'appel d'offres. A l'époque, je n'avais pas connaissance du code des marchés publics".
"Tous les contrôles ont été effectués à la Chambre de commerce, des juristes ont été consultés, personne n'a rien trouvé à redire aux conventions" signées avec DPF Conseil, a expliqué M. Leonardi.