Une équipe de scientifiques venus de trois universités françaises (Marseille, Nîmes et Bordeaux) étudient le manque d'oxygène des eaux de l'Etang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône. Des eaux perturbées par le volumineux rejet d'eau douce de la centrale EDF de St Chamas.
Les eaux de l'Etang de Berre manquent d'oxygène. Le phénomène n'est pas nouveau. Il se produit tous les étés, à la faveur des fortes chaleurs. En 2015, la crise du manque d'oxygène a été la plus importante de ces dix dernières années pour l'étang.
L'écosystème de l'Etang est fragilisé depuis 50 ans par le rejet d'eau douce de la centrale EDF de St Chamas. Chaque année, un milliard 200 millions de m3 d'eau douce sont déversées dans les eaux salines de l'étang. Cela perturbe l'écosystème. L'oxygène diminue, voire disparaît aux niveau des sédiments, anéantissant la vie des mollusques, vers, moules.
Une étude internationale
Ces 18, 19 et 20 janvier, plusieurs chercheurs de trois universités françaises et d’un institut de recherche norvégien, dans le cadre d’un programme scientifique nommé PREDHYPO, se sont rendus sur place. Ils cherchent à "comprendre comment se mettent en place et se développent dans l’étang de Berre les phénomènes d’hypoxie, c’est-à-dire une disparition quasi-complète de l’oxygène dans la colonne d’eau", peut-on lire sur le site du Gipreb.L'oxygène est un élément vital pour les végétaux et animaux qui vivent dans l'étang. Mais en profondeur, la demande est encore plus forte, avec les bactéries et organismes logés dans les sédiments.
Les équipes de PREDHYPO s'intéressent aux mécanismes physiques, chimiques et biologiques du cycle de l'oxygène au niveau de l'eau-sédiments.
Des modèles et simulations seront ensuite testés pour en comprendre les causes et tenter de les limiter.
Le reportage de Jean-Louis Boudart, Jérémie Hessas et Emmanuelle Guez.
Pascal Mirleau, Chercheur en écologie microbienne
Olivier Radakovitch, Chercheur en géochimie