Les élus de la métropole Marseille-Aix-Provence peinaient à élire ce lundi matin leur premier président, sur fond d'imbroglio juridique, à moins de 60 jours de l'entrée en vigueur de la plus grande intercommunalité de France.
Au cours d'une séance d'installation très animée, les élus locaux se sont écharpés sur l'opportunité de procéder à cette élection, alors qu'une décision judiciaire récente et des recours encore pendants, fragilisent, selon les opposants à la métropole, la légitimité des décisions prises par le conseil.
"Je considère aujourd'hui que nous ne pouvons pas procéder à quelque élection que ce soit", a déclaré la maire d'Aix-en-Provence.
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Tweets de @France3Provence Maryse Joissains, en ouvrant la séance d'installation du conseil métropolitain. Ironie du sort, Mme Joissains (Les Républicains) présidait, en tant que doyenne des présidents de six communautés de communes qui sont vouées à être fondues dans la nouvelle métropole, la séance d'installation de la métropole contre laquelle elle se bat bec et ongles."On va pas dire +parce qu'on est à Marseille, on ne respecte pas une décision de justice+", a-t-elle ajouté.
Maryse Joissains dénonce des méthodes de voyous :
Maryse Joissains - Masini Député Maire LR d'Aix en Provence a l'issue de la séance de ce lundi
"Imaginez le signal que nous envoyons! Il y a des urgences que nous devons aujourd'hui prendre à bras le corps. Notre territoire a besoin de compétitivité, d'économie, de transports", a-t-il lancé.
Mme Joissains, sous les huées, a déclaré la séance close à 10H55, une heure après son ouverture, sans procéder au vote. Certains élus ont annoncé vouloir poursuivre tout de même le conseil, constatant le défaut de sa présidente.
Le maire (Les Républicains) de Marseille Jean-Claude Gaudin est candidat à la présidence de cette métropole, instituée par la loi et qui doit
naître le 1er janvier 2016. Contrôlée par la droite, elle regroupera 92 communes sur 3.173 km2 et 1,83 million d'habitants.
Voulue par le gouvernement, elle doit permettre à ce territoire de rattraper un certain nombre de retards, pointés récemment encore par l'INSEE : transports inefficaces et congestionnés, emploi et attractivité en berne, ou encore faible mixité sociale.
Le tribunal administratif de Marseille a suspendu vendredi deux arrêtés préfectoraux fixant le nombre et la répartition des sièges de la future
métropole, ainsi que sa composition. Il était saisi, en référé, par quatre communes qui estimaient que les grandes villes étaient sur-représentées parmi les 240 sièges du conseil métropolitain au détriment des petites communes qui ne disposent, elles, que d'un siège.
- avec AFP -