Le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) a l'intention de déposer une nouvelle plainte après le classement sans suite de l'enquête sur les fuites d'informations après le crash de l'A320 de la compagnie Germanwings. Cette fois, le syndicat assortira sa plainte d'une constitution de partie civile pour provoquer l'ouverture d'une information judiciaire. Celle-ci "pourrait être déposée dans les prochains jours". L'enquête ouverte après une première plainte simple déposée par le SNPL pour "violation du secret professionnel" n'a pas permis de retrouver l'auteur des fuites et révélations par la presse de la teneur des enregistrements d'une boîte noire de l'Airbus, dont le crash avait fait 150 morts le 24 mars dans les Alpes de Haute-Provence.
Le classement sans suite est juste incroyable", pour Erick Derivry, du Syndicat National des Pilotes de Ligne
Le syndicat va "évidemment" déposer une nouvelle plainte. Le parquet a, selon lui, argué dans ses motivations du "nombre important de fuites et donc de la difficulté d'investiguer".
Dans un article publié le lendemain du crash, le New York Times avait révélé que les enregistrements sonores, en cours d'examen par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), laissaient penser que le pilote était enfermé à l'extérieur de la cabine de pilotage de l'A320 avant le crash. Toujours selon cet enregistrement, il s'était signalé de plus en plus vigoureusement à son copilote, resté dans le cockpit, afin qu'il lui ouvre, en vain.
Le quotidien américain citait comme source un militaire français de haut rang. Au total, 150 personnes, dont 72 Allemands et 50 Espagnols, ont péri dans l'accident de l'appareil, qui reliait Barcelone à Düsseldorf et s'était écrasé dans les Alpes françaises. Selon l'enquête judiciaire, l'appareil a été délibérément précipité au sol par le copilote allemand, Andreas Lubitz, qui avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques.