Des perquisitions ont été lancées ce mardi matin à la mairie de Nice, au siège de la Métropôle et au siège du groupe Vinci dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet national financier en lien avec la construction du grand stade de Nice estimée à 400.000 millions d'euros à la ville.
Des policiers de la PJ niçoise, de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales ont mené ce mardi matin des perquisitions à la mairie de Nice, à la métropole Nice Côte-d'Azur et au siège de Vinci à Paris. La procédure s'inscrit dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet national financier sur la construction du grand stade de Nice, épinglé par un rapport de la Chambre régionale des comptes de Paca dont les conclusions seront rendues publiques au conseil municipal de vendredi.
La police judiciaire, sur réquisition du parquet national financier, opère actuellement des saisies de documents liées au partenariat public privé (PPP) du grand stade de Nice",
a confirmé la ville de Nice dans un communiqué. L'Allianz Riviera, inauguré en 2013, est géré par une filiale du groupe Vinci. Construit dans la plaine du Var par Vinci et des entreprises locales, le stade a coûté 243 millions d'euros, dont 69 millions de subventions publiques, et le mode de financement public-privé engage la ville à verser pendant une période de 27 ans une redevance de 8 millions d'euros, à charge pour le concessionnaire d'assurer
l'entretien et la maintenance du stade.
Irrégularités accablantes pour le maire
Selon Médiapart, qui s'est procuré le rapport, plusieurs irrégularités ont été mises au jour dans le partenariat-privé public du stade Allianz Riviera. Et elles sont "accablantes" pour le député-maire de Nice (LR ex-UMP) Christian Estrosi, actuelle tête de liste pour les prochaines régionales en Paca. La chambre régionale des comptes révèle ainsi que le stade aura coûté à la commune "près de 400 millions d'euros nets sur la durée du contrat". Soit beaucoup plus que les chiffres avancés jusque-là : "54 millions d'euros sur 30 ans". Les magistrats pointent de "nombreux risques" pris par la mairie qui "a pris en charge des dépenses indues" pour mener à bien ce projet pharaonique. Ils s'interrogent aussi sur les conditions de l'appel d'offres remporté par Vinci et une "éventuelle entente entre les majors du BTP". Au bout du compte les magistrats de la CRC estiment que le "projet phare du maire de Nice" est non seulement un "gouffre financier" mais aussi un "projet inutile" selon les informations de Médiapart..