La ville de Grenoble annonce son intention de supprimer la subvention de 438.000 euros accordée aux Musiciens du Louvre, dirigés par le
chef Marc Minkowski. La nouvelle a été rendu publique par voie d'un communiqué signé Pascal Lamy, le président des Musiciens du Louvre.
"Cette décision, si elle était confirmée, porterait un coup sévère, voire fatal à l'un des orchestres français de musique classique les plus renommés", peut-on lire sur le communiqué.
La municipalité (EELV) romprait ainsi la convention qui lie jusqu'à 2016 l'Orchestre, l'État, la Région, le Département et la ville.
"Il n'y a rien d'acté", affirme-t-on dans l'entourage du maire, Eric Piolle. "La ville aide les Musiciens du Louvre à trouver un nouvel équilibre financier sans la subvention", a précisé la même source, en évoquant "l'optimisation de leur budget" ou la recherche d'une "autre ville pour les accueillir".
La convention d'occupation des locaux à titre gracieux n'est elle pas dénoncée par la ville de Grenoble, selon la même source.
Fondés par Marc Minkowski en 1982, Les Musiciens du Louvre Grenoble est un ensemble jouant sur instruments anciens et basé à Grenoble. Marc Minkowski, qui dirige sa formation dans le monde entier, vient d'être prolongé pour 2 ans jusqu'en 2017 à la tête de la "Mozartwoche", le festival d'hiver de Salzbourg.
La formation a joué 60 concerts en Isère la saison dernière, dont 43 à Grenoble (la moitié gratuits) devant 20.220 spectateurs,
précise le communiqué. La suppression de la subvention de la ville "menacerait l'emploi des 5 musiciens permanents, des 11 salariés de l'équipe artistique et administrative, ainsi que l'activité de 220 musiciens intermittents".
Le conseil d'administration a chargé Pascal Lamy (ancien directeur de l'Organisation mondiale du Commerce et actuel président de l'association) "de trouver une solution le plus rapidement possible".
En attendant, l'association a décidé de réduire les représentations et les actions de médiation sur Grenoble.
Confrontées à la baisse des dotations de l'Etat, les municipalités cherchent à réduire leurs dépenses et ciblent de plus en plus la culture.
Syndicats et patronat de la quasi totalité des orchestres et opéras français ont lancé le 17 novembre dernier un appel aux décideurs politiques pour le maintien des orchestres permanents.
Le Syndeac, qui regroupe les employeurs du spectacle, lancera à son tour, mercredi 10 décembre, un appel solennel aux pouvoirs publics en faveur de la culture, lors d'une conférence de presse à Paris au Théâtre de la Colline.